Le TGV M se montre à la presse © LinkedIn de David Goeres
Le TGV M se montre à la presse © LinkedIn de David Goeres

Le dernier-né de la SNCF, le TGV M, est une réussite technologique, notamment symbolisée par ses performances de traction, qui l'aideront à rouler vite, en consommant moins d'énergie. Nos explications.

Le TGV M fait sensation. La prochaine génération de train de la SNCF, qui est officiellement un matériel roulant à très grande vitesse, poursuit ses essais tout en suscitant des interrogations sur des capacités de traction. Alors que l'on pourrait penser que sa vitesse de pointe atteindrait 350 km/h, il circule depuis un mois sur ligne à grande vitesse (LGV) à 320 km/h. Et il y a une très bonne raison, comme l'explique le directeur des projets TGV M chez la SNCF, David Goeres.

Des performances de traction optimisées, pour un TGV M encore plus performant

Sur LinkedIn, David Goeres, qui a suivi de très près le développement du nouveau fleuron de la SNCF, rappelle que le TGV M n'a pas été dimensionné pour circuler à 350 km/h, car il n'existe tout simplement pas de lignes à grande vitesse exploitées à cette allure en Europe.

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15 juin 2023 à 08h00

Viva Technology

« Les performances des TGV sont par conséquent optimisées pour circuler à cette vitesse maximale », précise l'ingénieur de formation. Et la compagnie ferroviaire ne s'y trompe pas : cette réflexion a ses avantages. Car le TGV M est capable, grâce à son aérodynamisme, d'atteindre ces performances avec une puissance de traction 16 % plus faible que ses prédécesseurs lorsqu'il circule en unité simple (UM), une unité simple représentant un train circulant seul.

Cette économie devient un atout majeur lorsque deux TGV M sont couplés en unité multiple (UM), car l'infrastructure électrique « limite la puissance captée à la caténaire par les trains », ajoute David Goeres. Lorsque deux TGV classiques circulent en UM, ils doivent réduire leur puissance de traction d'environ 15 %, pour justement respecter les limites de l'infrastructure électrique. Grâce aux optimisations, une UM de TGV M conservera l'intégralité de ses performances, « offrant ainsi 15 % de performances supplémentaires par rapport aux TGV existants ».

Il faudra patienter jusqu'à 2025, pour monter à bord d'un TGV M © Julien Goldstein - Alstom

Un train plus performant et plus économe en énergie

Sur le papier, une unité multiple de TGV M répondrait donc aux normes européennes pour une exploitation à 360 km/h. Mais elle n'est pour le moment pas envisageable. Cette avancée est en tout cas considérable, dans le sens où la plupart des trains sur les lignes à grande vitesse circulent en UM. En heure de pointe, « toutes les circulations sont réalisées en UM », nous dit David Goeres, ce qui fait du TGV M le train le plus performant dans cette configuration.

Le train peut ainsi offrir une meilleure résilience face aux imprévus en exploitation, citons par exemple les retards ou les pannes matérielles, et garantir une régularité accrue pour les voyageurs. Le TGV M devient donc le TGV le plus performant, tout en consommant 20 % d'énergie en moins. Une prouesse technologique qui témoigne du savoir-faire de l'ingénierie de SNCF Voyageurs, à destination de la satisfaction client.

Rappelons que les premières rames de TGV M circuleront, au sens commercial du terme, à partir de 2025 sur le réseau SNCF. Proposant aux passagers davantage de confort, elles pourront embarquer plus de voyageurs, seront modulables et auront une durée de vie autour de 45 ans, bien supérieure à celle des TGV actuels.