Avec un projet baptisé « Botox », la SNCF pourrait bien avoir trouvé le remède miracle pour augmenter la durée de vie de dizaines de TGV.
Vous en souriez peut-être, et pourtant le projet de la SNCF, initié il y a des mois de cela déjà, est bien réel. La compagnie ferroviaire, qui s'offre une belle actualité avec un futur TGV M qui roule deux ans avant sa commercialisation à très grande vitesse, a dans un communiqué dévoilé les contours de son programme « Botox » (vous étiez prévenus). L'enjeu ? Prolonger la durée de vie des TGV et répondre à la demande croissante des voyageurs.
104 rames chanceuses vont gagner en espérance de vie
La SNCF se retrouve confrontée à une augmentation sans précédent de la demande de voyages en train, avec cet été un record de fréquentation. Mais le parc de TGV de l'opérateur a été réduit ces dernières années, alors pour doubler la part du train dans les déplacements des Français d'ici 2030, la SNCF a un plan.
Elle souhaite prolonger la vie de 104 rames de TGV de 2 à 10 ans, trains qui ont un âge moyen de 30 ans, précision utile. Il s'agit ici d'une première mondiale dans le secteur ferroviaire à grande vitesse.
La SNCF anticipe l'avenir de deux manières : en rallongeant la durée de vie de ses trains en circulation, mais aussi en misant sur le TGV M, son nouveau fleuron. Alors que les trains traditionnels présentent une durée de vie comprise entre 20 et 40 ans, le TGV pourrait tenir autour de 45 ans.
Un changement de paradigme dans la maintenance
La mission de la SNCF sera périlleuse et il lui faudra livrer un important travail d'ingénierie pour mener à bien le projet Botox. Plusieurs centaines de millions d'euros seront investis dans cette opération, entièrement financée par la filiale SNCF Voyageurs.
Cette initiative marque un changement significatif dans la maintenance ferroviaire. La SNCF subit ce qu'elle appelle « l'obsolescence déprogrammée », et les TGV les plus récents rénovés verront leur vie prolongée de 10 ans. Les rames rénovées n'auront d'ailleurs que peu en commun par rapport à leur version actuelle. Elles devraient offrir plus de conforts aux clients de la compagnie, avec un design intérieur similaire aux rames de type Océane, et davantage de sièges.
La SNCF estime le nombre d'heures de travail nécessaire à 2 milliards. À terme, l'entreprise devrait offrir 10 à 15 % de places supplémentaires, ce qui résoudrait le problème de la hausse des prix des billets.
On notera enfin, et cela s'inscrit dans la lignée du TGV M, que le projet Botox doit aider la SNCF à atteindre son objectif de réduction du bilan carbone. En prolongeant la vie de ses TGV, elle espère toucher du doigt l'objectif zéro émission nette de CO2 d'ici 2050.