Après une polémique qui commençait à sérieusement enfler ces derniers mois, la SNCF va mettre fin à son offre de « cashback » sur son site internet.
C’était une demande du ministre des Transports Clément Beaune, c’est désormais chose faite. Selon des informations obtenues par BFM, la SNCF devrait bientôt mettre fin à son offre de cashback. Si le mot ne vous dit rien, vous avez sans doute croisé ces bannières qui vous proposaient d’obtenir un « remboursement » de votre billet de train après l’achat. Ces offres devraient disparaître du site et de l’application SNCF Connect dans les prochains mois.
Des pratiques proches de l’hameçonnage
Ces offres promotionnelles étaient dans le viseur du gouvernement et de nombreux clients depuis quelques mois. L’entreprise française ne s’en cache d’ailleurs pas puisqu’elle justifie ce changement de braquet en expliquant que cette pratique « n’est plus alignée sur la demande de ses clients ». En conséquence, la société est en train de mettre fin à son contrat passé avec WebLoyalty, le prestataire qui offrait ce service depuis 2019.
Mais pourquoi donc la SNCF a-t-elle mis fin à une offre de remboursement de ses billets de train à un moment où le pouvoir d’achat est plus que jamais une priorité ? Tout simplement parce que ces « bons plans » cachaient souvent des conditions d’applications douteuses qui « pourraient s’apparenter à de l’hameçonnage » selon le député Renaissance de Vendée Philippe Latombe, « d’autant plus quand ça touche des personnes vulnérables peu habituées au numérique », avait ajouté l’élu durant l’été.
Une amende salée de l’autre côté des Alpes
La bannière promettant un remboursement redirigeait en effet vers un site internet qui exigeait de souscrire un abonnement à 18 euros par mois pour profiter des quelques euros de remboursement sur son billet de train. Un abonnement qui pouvait faire économiser « jusqu’à 6 000 euros par an » se justifie WebLoyalty, mais qui s’apparenterait plus à « des pratiques commerciales trompeuses » pour la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes.
Pour l’autorité française, « l’information du consommateur est loin d’être satisfaisante » concernant ces fameuses offres de cashback. À tel point qu’en Italie, WebLoyalty a été condamnée à 800 000 euros d’amendes pour avoir fait souscrire à des internautes un abonnement payant sans que les termes de ce dernier soient clairement expliqués.
Même si le cashback reste « une pratique légale et encadrée par la loi », explique la SNCF, l’entreprise a donc préféré mettre fin à ces fameuses offres de remboursement, sans doute pour éviter de se faire taper sur les doigts à son tour. En attendant, le gouvernement réfléchit toujours à rendre les trains plus attractifs au quotidien.
Source : BFM