Une fois de plus, X.com se fait taper sur les doigts pour sa modération douteuse des contenus illégaux. © Rokas Tenys / Shutterstock
Une fois de plus, X.com se fait taper sur les doigts pour sa modération douteuse des contenus illégaux. © Rokas Tenys / Shutterstock

Face au manque d’action de X.com, anciennement Twitter, pour lutter contre les abus sexuels commis sur des enfants en ligne, l’Australie a décidé d’agir. Son régulateur vient d’infliger une amende de 365 400 euros à la plateforme d’Elon Musk. 

En février, la Commission e-Safety d'Australie, le gendarme de la sécurité en ligne, a interrogé cinq entreprises, X.com, TikTok, Google, Discord et Twitch, sur les mesures qu'elles prenaient pour lutter contre la « prolifération » des crimes contre les enfants commis sur leurs services. Le régulateur reproche à X.com d'avoir « manqué de rigueur » dans son retour, en laissant certaines sections entièrement vides, ou en fournissant des réponses incomplètes ou inexactes.

Un problème récurrent pour X.com

En conséquence, la plateforme écope d'une amende de 610 500 dollars australiens, soit l'équivalent de 365 400 euros. « Twitter/X a déclaré publiquement que la lutte contre l'exploitation sexuelle des enfants était la priorité numéro un de l'entreprise, mais il ne peut s'agir de paroles en l'air, nous avons besoin de voir des mots soutenus par des actions tangibles », a asséné Julie Inman Grant, commissaire chargée de l'e-Safety, dans un communiqué.

C'est un problème récurrent pour le réseau social, qui est l'un des seuls à accepter les contenus pornographiques. À plusieurs reprises, il a été accusé d'héberger des images pédopornographiques ; il s'agit d'ailleurs de l'une des raisons pour lesquelles certains annonceurs ont décidé de quitter la plateforme. Le problème s'est empiré avec l'arrivée d'Elon Musk, qui a décidé de se séparer d'un bon nombre de modérateurs de X.com, faisant tirer la sonnette d'alarme à plusieurs experts.

Dans le cas de l'Australie, la commissaire dénonce « des lacunes et des incohérences préoccupantes ». X.com n'a pas répondu à un certain nombre de questions importantes, a-t-elle expliqué, telles que « le temps nécessaire à la plateforme pour répondre aux signalements d'exploitation sexuelle d'enfants, les mesures mises en place pour détecter l'exploitation sexuelle d'enfants dans les livestreams, et les outils et technologies utilisés pour détecter le matériel d'exploitation sexuelle d'enfants ». Le réseau social dispose désormais de 28 jours pour demander le retrait de la mise en demeure ou pour payer.

À plusieurs reprises, X.com a été accusée d'héberger du contenu pédopornographique. © Shutterstock
À plusieurs reprises, X.com a été accusée d'héberger du contenu pédopornographique. © Shutterstock

Google n'en fait pas assez, non plus

La Commission australienne a également épinglé Google mais ne lui a, pour le moment, pas infligé d'amende. « Google n'a pas respecté ses obligations en fournissant des informations génériques ou agrégées sur plusieurs services, alors que des informations sur des services spécifiques étaient requises. Google a reçu un avertissement formel afin de le dissuader de se mettre en infraction à l'avenir », a détaillé Julie Inman Grant.

Cette amende intervient alors que X.com fait l'objet d'une enquête menée par la Commission européenne dans le cadre du Digital Services Act. L'entreprise est soupçonnée de ne pas avoir fourni assez d'efforts pour se débarrasser des contenus illégaux concernant le conflit israélo-palestinien. Il s'agit d'un premier test pour les régulateurs européens, qui vont devoir démontrer leur capacité à agir rapidement contre les géants technologiques.