Dans son dernier rapport, l'Agence internationale de l'énergie prévient d'une probable raréfaction du diesel à l'approche de l'hiver, qui devrait conduire à une hausse des prix.
L'hiver en Europe promet une nouvelle fois d'être périlleux du point de vue énergétique. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) alerte, dans son rapport du mois d'octobre, sur une possible pénurie de diesel à mesure que l'hiver approche sur le Vieux continent.
La situation, tendue, découle de l'embargo sur le pétrole brut russe imposé par l'Union européenne depuis une dizaine de mois, ainsi que des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Cette rareté pourrait surtout entraîner une hausse des prix dans les stations essence, alors que celui du diesel est « relativement » stable depuis un an.
Le diesel, qui flirte de nouveau avec les 2 euros par litre, peut-il encore augmenter ?
Selon l'AIE, la disponibilité de diesel pourrait rapidement poser problème. Les raffineries européennes ont aujourd'hui du mal à augmenter leur production de diesel, en raison notamment des sanctions de l'Union européenne à l'encontre de la Russie, pour son implication en Ukraine.
Cette rareté pourrait influencer les prix à la pompe, alors que celui du diesel (gazole) a déjà nettement augmenté depuis fin 2020. Il pourrait pour la troisième fois de son histoire passer la barre symbolique des 2 euros par litre. Jetons d'ailleurs un œil à l'évolution du cours depuis une dizaine d'année :
- 1,33 euro le 21 octobre 2013,
- 1,39 euro le 1er janvier 2018,
- 1,28 euro le 28 décembre 2020,
- 1,63 euro 10 janvier 2022,
- 1,76 euro 19 décembre 2022,
- 1,72 euro le 26 juin 2023,
- 1,95 euro le 21 septembre 2023,
- 1,90 euro le 26 octobre 2023.
Le conflit Israël / Hamas pèse lui aussi sur le court du diesel
Le rapport de l'Agence internationale de l'énergie souligne également les incertitudes liées aux tensions au Moyen-Orient, en particulier le conflit entre Israël et le Hamas.
Les risques géopolitiques dans cette région, qui représente une part importante du commerce mondial du pétrole par voie maritime, ont conduit à une prime de risque sur les prix du pétrole. L'AIE surveille de près la situation et se tient prête à intervenir si nécessaire, pour garantir des approvisionnements adéquats.
L'AIE estime que des importations massives de gazole seront nécessaires pour pallier d'éventuelles pénuries en Europe. Mais les strictes spécifications de qualité hivernale limitent les sources d'approvisionnement disponibles. Il se pourrait donc que la situation dépende en partie de la clémence de l'hiver pour éviter des pénuries de carburant. Les semaines à venir seront décisives.
Source : franceinfo, Clubic