Elon Musk ressere la vis sur X - © kovop / Shutterstock.com
Elon Musk ressere la vis sur X - © kovop / Shutterstock.com

Elon Musk change encore les règles du jeu. L’homme d’affaires, qui a racheté X/Twitter il y a un an, vient d’annoncer sa volonté de démonétiser les informations trompeuses sur sa plateforme… ou tout du moins une partie.

Mis sous pression par l’Union européenne, Elon Musk s’est décidé à agir. Dans une annonce faite sur X le 29 octobre dernier, le propriétaire de la plateforme de microblogging a annoncé un nouveau changement sur la plateforme. Désormais, les contenus qui hériteront d’une « note de la communauté » ne pourront pas être éligibles au programme de rémunération de la plateforme. « L’idée est de maximiser l’incitation à l’exactitude plutôt qu’au sensationnalisme », explique le patron de l’entreprise.

X cherche à étouffer les fake news

Pour rappel, les notes de la communauté (ou « Community Notes » en version originale) sont des encarts rajoutés à certains tweets estimés trompeurs ou incomplets. Ces derniers sont censés fournir plus de contexte ou des sources contradictoires afin d’éviter que les fausses informations ne circulent sans entraves sur la plateforme. Les auteurs et autrices de ces notes sont des bénévoles triés sur le volet pour participer au programme. Depuis sa mise en place, il y a un an, de nombreuses notes sont apparues sur la plateforme, parfois même sous les déclarations de certaines personnalités politiques ou grands groupes de médias.

L’idée d’Elon Musk est désormais d’empêcher la monétisation des contenus qui seront frappés d’une de ces notes. Cela ne concerne bien évidemment que les personnes inscrites au programme de partage de revenus de la plateforme, soit une poignée de compte choisie directement par la plateforme selon des critères de sélection assez opaques. Pour résumer, si un compte inscrit au programme partage une information trompeuse corrigée par une note de la communauté, alors ce dernier ne pourra en tirer aucun revenu.

Une réponse de Musk à l’UE

Difficile de voir dans ce changement autre chose qu’une réaction aux récentes attaques menée par l’Union européenne. Accusée de ne pas suffisamment modérer les contenus aux yeux du DSA, l’entreprise a justement mis en avant ses notes de la communauté comme une solution valable dans la lutte contre la désinformation. Couper les revenus de celles et ceux qui partagent des informations erronées devrait, espère Musk, réduire le flot de tweets sensationnalistes et calmer les ardeurs de Thierry Breton et de Bruxelles.

Le site est d’autant plus observé qu’un récent rapport de NewsGuard expliquait que les comptes certifiés (condition sine qua non pour adhérer au programme de partage de revenus) partageaient « 74 % des affirmations fausses ou sans fondement les plus virales liées à la guerre Israël-Hamas ». Malheureusement, dans cet océan de fake news propagées par des coches bleues, seuls 32 % des posts les plus viraux étaient justement accompagnés d’une note de la communauté censée rectifier le tir.

À voir donc si la menace de démonétisation suffira à calmer les « super-propagateurs » de fake news, ou si les notes de la communauté seront utilisées comme une arme pour limiter la portée de certains comptes, comme c’est déjà le cas dans la sphère politique française, BFM relevaiil y a peu.