Les "coches bleues" sont dans le viseur d’une nouvelle étude © Koshiro K / Shutterstock
Les "coches bleues" sont dans le viseur d’une nouvelle étude © Koshiro K / Shutterstock

Le réseau social anciennement connu sous le nom de Twitter ferait-il la part belle à la propagation de fausses informations ? C’est ce que semble affirmer une récente étude.

La vérification made in Elon Musk sur X.com est décidément très décriée. Selon une étude menée par l’organisation de lutte contre la désinformation NewsGuard, les utilisatrices et utilisateurs « vérifiés » produiraient « 74 % des affirmations fausses ou sans fondement les plus virales liées à la guerre Israël-Hamas ».

Un constat dont la plateforme aurait bien pu se passer à l’heure où elle est sous le coup d’une enquête pour manque de modération de la part de l’Union européenne.

Une présence écrasante de « coches bleues »

Après une analyse des 250 posts relayant de fausses informations et ayant suscité le plus d’engagement lors de la première semaine du conflit (du 7 au 14 octobre), NewsGuard en est arrivé à la conclusion que 74 % de ces fake news, extrêmement virales, ont été partagées par des comptes à la coche bleue payant 8 euros par mois à Elon Musk.

Dans leur ensemble, « les posts relayant ces fausses informations ont suscité 1 349 979 engagements et ont été vus plus de 100 millions de fois au total en une semaine ». Sur certains sujets, les coches bleues sont omniprésentes. Concernant l’affirmation (erronée) que l’Ukraine aurait vendu des armes au Hamas, 24 des 25 posts les plus viraux provenaient d’utilisateurs vérifiés.

L’algorithme empire la situation

Même avant l’arrivée au pouvoir d’Elon Musk, le MIT nous apprenait que les fake news avaient 70 % plus de chance d’être retweetées qu’un quelconque article sourcé, et qu’elles se diffusaient 6 fois plus vite qu’un travail de fact-checking.

X.com est-il devenu un nid à désinformation sous Musk ? © rafapress / Shutterstock
X.com est-il devenu un nid à désinformation sous Musk ? © rafapress / Shutterstock

Ajoutez à ça le fait que la plateforme promeut désormais les contenus venant d’utilisateurs vérifiés (les faisant plus volontiers apparaître dans le fil des internautes et dans les réponses à un tweet), et vous obtenez une super machine à désinformer. « Ce "boost" est significatif, voire crucial pour qu’un post devienne viral », explique NewsGuard.

Des notes de la communauté trop discrètes

Malheureusement, les mesures mises en place par le site semblent faire bien pâle figure face au torrent de désinformation. Les « notes de la communauté », largement mises en avant par Elon Musk et la P.-D.G. Linda Yaccarino, n’étaient présentes que sur 79 des 250 posts analysés. En somme, seuls 32 % des posts les plus viraux étaient accompagnés d’un rectificatif pour mettre en garde les internautes sur la véracité de l’information relayée.

En l’état donc, difficile pour la plateforme de se défendre efficacement face aux accusations de l’Union européenne et d’éviter des sanctions. Peut-être alors qu’Elon Musk changera de nouveau d’avis et choisira bel et bien de débrancher X.com sur le Vieux Continent.

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Source : NewsGuard