Cela peut paraître étonnant, mais Apple se range du côté de la loi sur le droit de la réparation aux États Unis. L'entreprise proposera bientôt des kits pour réparer et entretenir soi-même son iPhone et ses autres produits.
Sans trop de surprises, le dernier iPhone 15 se vend comme des petits pains depuis sa sortie. Les différentes versions sont une vraie réussite, que ce soit le 15 ou le 15 plus ou le Pro et Pro Max. Le bond de génération est réel, et l'arrivée de l'USB-C sur les téléphones de la marque à la pomme a été accueillie à bras ouvert par la communauté. Un pas en avant vers une compatibilité globale plus aisée qui a été franchement le bienvenu. Après avoir annoncé il y a quelques jours une keynote d'Halloween qui se tiendra demain, l'entreprise a encore une bonne nouvelle : l'arrivée probable aux États-Unis de kits de réparation pour leurs téléphones.
Vers une nouvelle ère de réparabilité
C'était un virage qu'Apple avait déjà entrepris depuis 2019 : permettre aux réparateurs indépendants de s'occuper plus facilement de leurs téléphones en leur distribuant des pièces et manuels spécifiques. Depuis des années, la société fait face à des salves de critiques concernant la difficulté de réparation de leurs produits ainsi que les coûts très élevés pour les utilisateurs. Elle souhaite désormais démocratiser l'accès à la réparation pour les professionnels et particuliers : pièces détachées, outils et documentation.
Cet engagement ne sort pas de nulle part, car Apple s'aligne en fait sur la législation sur le droit à la réparation de l'État de Californie. Celle-ci est plutôt claire à ce niveau : les entreprises se doivent de fournir un accès aisé aux différents éléments pour l'entretien et la restauration de leurs appareils à des prix équitables. Le vice-président des services et opérations chez Apple, Brian Naumann affirme cet engagement : « Nous souhaitons respecter ces nouvelles dispositions mises en place en Californie et étendre le dispositif à l'ensemble des États-Unis ».
Une décision qui n'a pas manqué d'être saluée. Lael Brainard, directeur du Conseil Économique National, estime que le chemin qu'emprunte l'entreprise pourrait avoir des effets bénéfiques très importants. Il estime que si les sociétés privées comme Apple faisaient de même, les consommateurs américains pourraient économiser 49,6 milliards de dollars par an. Cela réduirait également de 7 millions de tonnes les déchets produits chaque année, tout en stimulant les petits commerces de réparation.
Réactions et perspectives futures
Tout serait donc rose au Pays de l'Oncle Sam après cette annonce ? Même si celle-ci est perçue comme une réelle avancée, d'autres observateurs restent néanmoins prudents. Du côté des militants pour le droit à la réparation, le discours n'est pas le même. Nathan Proctor travaille pour la fédération U.S. PIRG (que l'on pourrait comparer à l'équivalent américain d'UFC-Que Choisir) et souhaite suivre de près tout ce qui pourrait découler de nouvelles législations fédérales. Il a déclaré : « Tout dépendra vraiment ce qu'expérimenteront les personnes dans la réalité. Nous allons continuer à surveiller Apple et les autres entreprises ». En bref, il y a la théorie et la mise en pratique, et un fossé peut tout à fait se creuser entre les deux.
Le président américain, Joe Biden, se pose comme grand promoteur de la concurrence dans son pays et souhaite lutter contre les dépenses superflues pour les consommateurs. La décision d'Apple intervient donc également dans ce contexte. Certains États ont déjà mis en place leurs propres lois sur le droit à la réparation : Minnesota, New York ou le Colorado par exemple. Une trentaine d'autres États envisagent de leur côté d'adopter des législations similaires sur cette thématique. Une tendance qui pourrait redéfinir certains aspects de l'industrie de la tech si d'autres acteurs comme Apple s'engagent de la même manière.
Source : Reuters