Dans le célèbre quartier du Panier à Marseille, un collectif directement issu de la population revendique des délits à l'encontre de logements ou immeubles abritant des locations Airbnb.
Si à New York, on lutte contre le phénomène des logements Airbnb par l'argument légal, à Marseille, ce sont les habitants qui prennent les choses « en main », c'est le cas de le dire. Ce week-end, le très coloré quartier du Panier a été le théâtre d'une opération menée par un mystérieux groupe autoproclamé « Les Marseillais du centre-ville », qui se trouve être fermement opposé à la prolifération des locations de courte durée via des plateformes comme Airbnb. Le collectif a montré son opposition d'une drôle de façon.
Les Marseillais frappent fort contre Airbnb
Il y a quelques jours, le groupe « Les Marseillais du centre-ville » a mené une opération contre Airbnb et le monde de la location de courte durée. Ce dernier revendique le vol de 40 boîtes à clés, ces boitiers qui contiennent les clés des appartements loués, outre la détérioration de 21 d'entre elles. Des tags sont aussi apparus sur les façades d'immeubles.
L'objectif du collectif, à travers cette action que l'on peut qualifier de délictuelle, est de protester contre l'influence présumée d'Airbnb sur la hausse des prix de l'immobilier, engendrant il est vrai une réelle rareté des logements dans le plus vieux quartier de Marseille, mais aussi dans d'autres coins de la cité phocéenne, où le prix des loyers a bondi depuis la pandémie.
Mais alors que certains habitants du Panier soutiennent clairement le groupe anti-Airbnb, en raison notamment des nuisances provoquées, d'autres estiment que le tourisme reste essentiel à la vie économique du quartier, même s'ils redoutent que l'expansion d'Airbnb ne compromette aussi l'accès au logement à Marseille.
La population reste partagée entre la nécessité d'une activité touristique et la limitation des logements de type Airbnb
Gérant d'une conciergerie qui travaille directement avec Airbnb, Noël a été touché par l'action du groupe, puisque l'une de ses boîtes à clés a été volée. Ce dernier reste néanmoins pragmatique face à la situation. Il prévoit de changer sa méthode de remise des clés, en privilégiant le point-relais.
Que fait la mairie de Marseille ? La Ville veut limiter les locations de courte durée, une information de notoriété publique, mais elle est aujourd'hui bloquée par la réglementation en vigueur, qui rend sa tâche complexe. Et le débat entre le besoin de logements pour les résidents locaux et l'importance du tourisme continue de diviser.
Pour Julien, propriétaire d'une boutique bien connue du Panier, il est nécessaire de « trouver un juste milieu » entre les locations Airbnb et les hôtels. Le défi réside dans la recherche d'une solution équilibrée pour tous les acteurs concernés. Sauf que comme souvent, à Marseille, où l'autogestion est culturelle, rien ne se passe comme prévu.
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Source : RMC