Lorsque la chance sourit à certains, le résultat peut vraiment être surprenant. C'est le cas de Randall Atkins, un ancien banquier de Wall Street, qui ne se doutait pas de la fortune sur laquelle il reposait depuis plus de dix ans.
Atkins ne se doutait certainement pas de la tournure que prendraient les événements lorsqu'il acheta la mine de charbon de Brooke à Shéridan (Wyoming) en 2012. Acquise pour seulement deux millions de dollars, celui-ci pensait investir dans une réserve de charbon métallurgique. Grâce aux travaux du Laboratoire National de la Technologie et de l'Énergie (NETL), Atkins découvre que ce modeste investissement va lui rapporter très gros. En effet, cette mine renferme une importante quantité de terres rares, éléments centraux dans l'industrie des semi-conducteurs, à l'instar du cobalt et du lithium.
Une découverte plus qu'inattendue
Si Atkins avait fait l'acquisition de cette mine, c'est qu'il souhaitait en exploiter les résidus de charbon avec sa société, Ramaco Resources. Les travaux de prospection menés par le NETL, utilisant des techniques avancées d'IA et d'analyse de données, ont révélé le potentiel tout autre de cette ancienne mine. Des dépôts significatifs ont été révélés, ce qui ferait de la mine de Brooke le plus important gisement non conventionnel de terres rares des USA. Rien que ça !
Les terres rares sont un groupe spécifique comportant 17 éléments chimiques, appréciés pour leurs propriétés luminescentes, magnétiques ou catalytiques. Ils sont vitaux dans la fabrication de turbines d'éoliennes offshore, de batteries ou de semi-conducteurs. Selon le Wall Street Journal, la valeur totale de la mine pourrait atteindre 37 milliards de dollars. Si les estimations sont exactes, on peut dire qu'Atkins a fait fructifier son investissement initial de manière plutôt spectaculaire, avec une plus-value théorique de 1 849 000 %. Un beau coup de poker.
Impact économique et géopolitique
Si l'on en croit les données de prospection, c'est plus d'un million de tonnes d'oxydes de terres rares qui pourraient se trouver dans les tréfonds de la mine de Brooke. Celle-ci contiendrait ainsi de larges stocks de praséodyme, de néodyme, de dysprosium et de terbium. Une découverte impromptue, qui pourrait repositionner les États-Unis comme un acteur fondamental sur le marché des terres rares. Un marché que la Chine domine actuellement.
De plus, la Chine restreint en ce moment les exportations de certains métaux critiques (germanium et gallium, notamment) pour la fabrication de semi-conducteurs. Si la mine de Brooke est un jour pleinement exploitée, le revirement stratégique pourrait être très bénéfique pour les États-Unis. Pour le moment, rien n'est fait, et exploiter ces ressources demandera des investissements significatifs pour Ramaco Resources. L'entreprise est, pour l'instant, valorisée à « seulement » 600 millions de dollars. Rien n'est encore joué, mais Atkins doit déjà s'en frotter les mains !
Source : Le Figaro