En décryptant la notion de perception de la vie privée et de la confidentialité en ligne chez la génération Z, il est possible de s'apercevoir que des différences existent déjà avec les générations précédentes.
Lorsque l'on est né déjà presque entouré d'écran et biberonné au numérique, on peut, en effet, s'attendre à ce que les perceptions inhérentes au numérique évoluent. Si l'on s'attarde sur celles de la génération Z (personnes nées entre 1996 et 2010), elles sont radicalement différentes de celles des plus âgés. Sur la question de la vie privée, des recherches récentes menées par Malwarebytes explorent intelligemment ce changement de dynamiques. Des évolutions qui soulèvent des questions cruciales. Tant sur le plan de l'utilisation des outils de cybersécurité comme les logiciels antivirus que sur celui des préoccupations spécifiques de la génération Z quant à leur vie privée dans la sphère numérique.
Le nouveau visage de la confidentialité
Lorsqu'il est question de confronter les conceptions intergénérationnelles, il est très facile de tomber dans la caricature. Même si certaines statistiques peuvent inquiéter, notamment la propension cette même génération - aux USA tout du moins - à utiliser TikTok pour s'informer, généraliser n'est pas la solution. Selon l'enquête de Malwarebytes, un trait distinctif de la génération Z par rapport aux autres est une inquiétude moindre face aux actes cybercriminels classiques : vols de données bancaires ou vols d'identité.
À l'inverse, les sujets de préoccupations principaux demeurent plutôt dans l'exposition de leurs informations privées, qui pourraient mener à de l'intimidation, au harcèlement, ou à la perte de relations sociales. Ainsi, 62 % des personnes de cette génération se sentent plus concernés par la potentielle divulgation de ces données embarrassantes que par les menaces de cybersécurité traditionnelles. Pour les personnes en dehors de cette tranche d'âge, ce chiffre retombe à 51 %. Un changement de perspective qui indique plutôt une redéfinition des contours de la vie privée, plus axée sur le contrôle de l'information publique que sur les infractions ou les vols.
Consentement et conséquences
Autre aspect plutôt remarquable, propre à la génération Z : une approche beaucoup plus rigoureuse de la notion de consentement. Avant de partager des contenus impliquant d'autres personnes, les individus semblent bien plus enclins à demander systématiquement l'autorisation des concerné(e)s. Chez la gen Z, 39 % cherchent le consentement de leur conjoint pour publier des informations le ou la concernant, contre 32 % pour les plus âgés.
À première vue, on pourrait croire que tout est rose, mais d'autres chiffres révèlent que la gen Z considère avec plus d'inquiétude les conséquences liées à la divulgation d'informations personnelles. La cyberintimidation ou le harcèlement en ligne sont bien plus redoutés que chez les autres individus. Par exemple, ils sont 34 % à redouter d'être agressés physiquement suite à une exposition d'informations, contre 27 % pour les autres. Des statistiques qui peuvent s'entendre, lorsqu'on sait que 18 % ont été harcelés ou traqués en ligne, alors que c'est le cas pour seulement 9 % des personnes hors gen Z. Du côté des relations sociales, le constat n'est pas forcément plus positif. 17 % estiment avoir perdu un ami ou un proche (pour des raisons certainement liées à des échanges ou exposition en ligne d'informations) contre 8 % pour les autres.
Cet ensemble de questions inhérentes à la perception de la confidentialité et de la vie privée chez la Génération Z mériterait amplement une étude plus approfondie que celle menée par Malwarebytes. En effet, l'échantillon ( 1 000 personnes aux États-Unis et au Canada) semble relativement restreint et le rapport (lien dans les sources de l'article) reste assez flou quant à la méthodologie utilisée pour analyser les données. Cependant, il est déjà intéressant de percevoir certaines dynamiques grâce à ces grandes tendances mises en lumière par cette petite recherche.
Sources : Malwarebytes, Rapport