Mauvaise nouvelle pour l’écologie, les tout nouveaux MacBook Pro présentés par Apple sont encore moins réparables que les modèles précédents. Le constructeur verrouille encore un peu plus son matériel et son logiciel.

Les MacBook Pro M3 14 pouces sont des améliorations par rapport aux modèles de l'année dernière sur quasi tous les points… sauf un. iFixit a opéré son démontage en règle des nouvelles machines d’Apple et les conclusions ne sont pas exactement glorieuses. Parallèlement, l’indice de réparabilité français raconte environ la même histoire en faisant baisser la note de 6,6/10 pour les modèles M2 à 6,3/10 pour les modèles M3.

RAM et SSD soudés

Si le démontage en lui-même de la machine n’est pas terriblement compliqué, grâce notamment à la nouvelle transparence dont Apple fait preuve sur le processus de démontage de ses appareils, les choix techniques opérés par Apple sont discutables selon iFixit. Le modèle de base du MacBook M3 est équipé de seulement 8 Go de RAM, ce qui peut déjà paraître léger pour certains usages. Quand on ajoute ça au fait que la RAM est soudée à la carte mère et qu’il est donc impossible de la changer ou d’en rajouter facilement, cela fait grincer des dents.

Mais ce n’est pas tout, car, comme l’explique iFixit, une fois la mémoire RAM remplie, l’ordinateur va utiliser la mémoire « swap », c’est-à-dire un morceau du SSD en guise d'ersatz de mémoire vive. Malheureusement, comme sur tous les espaces de stockage, le nombre de cycles de lectures et d’écritures tolérés par le disque est limité. Le recours fréquent à la mémoire swap risque donc d’abîmer prématurément le SSD… qui est lui aussi soudé à la carte mère.

Une évolutivité restreinte

En cas de panne sur la mémoire RAM ou sur le SSD, les réparations risquent donc de coûter très cher. Surtout qu’il est déconseillé de faire réparer son ordinateur d’autre part que chez Apple. En effet, la marque continue sa politique discutable de « sérialisation » des pièces, comme sur ses iPhone. De nombreuses pièces devront donc être installées et validées par Apple avant de pouvoir être utilisées correctement, ce qui réduit le champ des possibles pour la réparation par des vendeurs tiers.

Ajoutez à ça le fait que, selon le calcul de l’indice de réparabilité français, le démontage de certaines pièces est plus compliqué que sur les modèles précédents et vous obtenez une machine dont la réparation est de plus en plus verrouillée par Apple. Le MacBook Pro M3 écope d’une moins bonne note que le M2 sur la démontabilité et la disponibilité des pièces détachées sur la grille française.

L’indice de durabilité, qui arrivera une fois que la France sera parvenue à s’entendre avec la Commission européenne, ne devrait pas être tendre avec ces machines non plus puisqu’il prendra en compte l’évolutivité des appareils en plus de tout le reste.

Source : iFixit