X.com et son propriétaire dans une nouvelle polémique  © Reuters
X.com et son propriétaire dans une nouvelle polémique © Reuters

Que se passe-t-il sur X.com ? Elon Musk se retrouve de nouveau embourbé dans une controverse : certains comptes de la plateforme se verraient réduits mystérieusement au silence.

Elon Musk, plutôt connu pour verser du côté de la philosophie politique libertarienne, se définit lui-même comme un « absolutiste de la liberté d'expression ». Pour autant, on sait tout de même que l'homme d'affaires préfère de loin les idées qui vont dans son sens plutôt que l'inverse. Les bans de certains comptes Twitter de journalistes avaient déjà commencé l'an dernier, malgré ses promesses initiales. L'affaire de la suspension du compte @elonjet avait, elle aussi, fait couler quelques litres d'encre en décembre dernier. Cette fois, c'est de shadowban de certains comptes sur la plateforme X.com dont il est question.

Les pratiques controversées de la modération sur X.com

Le shadowban est bien différent de la suppression de compte. C'est une tactique plus subtile, visant à réduire ou à supprimer la visibilité d'un compte sur le réseau social. Pourtant, au mois d'août, Musk avait vaguement évoqué aux utilisateurs de celui-ci un outil leur permettant de savoir si leur compte avait été shadowban. C'est néanmoins l'inverse qui s'est produit depuis le mois de novembre, où plusieurs comptes opposant des critiques à Musk ont commencé à être muselés sans trop d'explications.

Parmi ceux-ci : un groupe texan d'activistes anti-cryptomonnaies, un compte d'actualités LGBTQ+ appartenant à NBC (National Broadcasting Company), ou un journaliste de USA Today, Will Carless. Ces différents comptes sont subitement devenus invisibles dans les résultats de recherche. Les shadowbans en question peuvent tout à fait être dus à des problèmes techniques de la plateforme. Cependant, la nouvelle politique interne « freedom of speech not reach » (liberté d'expression et non de diffusion) adoptée par la plateforme en avril pourrait aussi en être la cause. Musk avait expliqué que : « les tweets négatifs/haineux seront démonétisé et verront leur visibilité réduite au maximum, ce qui signifie qu'ils ne tireront aucun revenu publicitaire de Twitter. À moins de les chercher volontairement, vous ne trouverez pas ; ce qui n'est pas réellement différent du fonctionnement général d'Internet.  »

Une censure à plusieurs vitesses ? © Jorm Sangsorn / Adobe Stock
Une censure à plusieurs vitesses ? © Jorm Sangsorn / Adobe Stock

Censure et politique de communication sur X.com

L'application de cette politique semble toutefois un peu arbitraire et résultant d'orientations idéologiques plutôt claires. Les comptes shadowban comportent par ailleurs certains qui signalent l'extrémisme de droite. Celui de Steven Monacelli, journaliste chez Daily Dot, en a fait également les frais au mois d'octobre. Ce dernier avait simplement relevé que Robert Card (suspect principal dans la sombre histoire de la tuerie de masse à Lewiston) semblait apprécier un certain nombre des publications de Musk.

Un contraste plutôt évident, lorsque de l'autre côté, la plateforme a rétabli plusieurs comptes qui avaient été précédemment suspendus pour « conduite haineuse ». Le problème se pose d'abord d'un point de vue éthique : les comptes comme celui de Careless ou des activistes anti-crypto ne violent absolument pas les conditions d'utilisation de la plateforme par exemple. Une approche plus que sélective dans le processus de modération, qui laisse tout de même planer le doute sur la fameuse liberté d'expression que Musk défend bec et ongles.

Source : Daily Dot