© kovop / Shutterstock
© kovop / Shutterstock

Des ralentissements lors de l'accès à certains sites web depuis la plateforme de réseau social ont suscité quelques froncements de sourcils. D'autant que les acteurs impliqués ont mauvaise presse auprès d'Elon Musk, qui ne se contente visiblement plus de donner son avis sur tout et n'importe quoi.

On n'est pas obligé d'aimer tout le monde, et le milliardaire sud-africain nous en fait régulièrement la démonstration. Mais le propriétaire de X, feu Twitter, n'est pas vraiment comme tout le monde, et il a souvent tendance à aller un peu (trop ?) loin dans ses approches.

Facebook et Instagram, mais aussi… le New York Times ?

Il n'y a rien de plus agaçant que de cliquer sur un lien et de devoir attendre plusieurs secondes avant que quelque chose se produise. C'est pourtant ce qui s'est passé sur X.com, selon une analyse menée par le Washington Post et confirmée par plusieurs médias et utilisateurs. Pendant plusieurs jours, certains liens partagés sur la plateforme ont connu des ralentissements, et tous concernaient des sites en particulier : ceux du New York Times, Reuters, Facebook, Instagram, Bluesky et Substack. Il ne s'agit pas de n'importe qui, puisque si les quatre derniers sont des concurrents plus ou moins directs de X, les deux premiers ont fait l'objet de vives critiques de la part d'Elon Musk.

© Elon Musk sur X.com
© Elon Musk sur X.com

Selon Hacker News, la démarche aurait débuté le 4 août contre le New York Times, et aurait été rendue possible grâce au raccourcisseur automatique de liens du réseau social. Si d'autres sites ont peut-être subi le même sort sans que quiconque s'en aperçoive, le Washington Post n'a pas observé de telles mesures à l'encontre d'autres plateformes et médias majeurs tels que Mastodon (concurrent de X), YouTube, Fox News, ou encore lui-même.

© Dilok Klaisataporn / Shutterstock

La liberté d'expression selon X.com

Le problème a depuis été résolu par l'entreprise d'Elon Musk. Cependant, les ralentissements ont été effectifs assez longtemps pour être remarqués, d'autant plus qu'ils n'ont pas été très discrets. Yoel Roth, anciennement en charge de la sécurité chez X, s'est empressé de commenter l'affaire sur Bluesky : « C'est une de ces choses qui paraissent bien trop folles pour être vraies, même pour Twitter, jusqu'à ce que l'on constate qu'il faut inexplicablement 5 secondes à Chrome pour recevoir 650 octets de données ». Et, ces quelques secondes sont loin d'être anodines, puisque Roth explique que de tels « délais sont suffisamment gênants, même inconsciemment, pour faire fuir les utilisateurs ». Une ou deux secondes pourraient même suffire à réduire le trafic vers un site web, selon certaines études.

Threads et d'autres concurrents de X ont déjà subi quelques désagréments de la part du réseau social, qui a tout simplement bloqué les liens menant vers leurs sites. Pour Elon Musk, il s'agit de ne plus autoriser « la publicité gratuite et incessante pour la concurrence ». À la limite, pourquoi pas. Mais ralentir l'accès à des médias d'information, et pas n'importe lesquels, interroge une fois de plus sur la conception que le milliardaire sud-africain se fait de la liberté d'expression. Il souhaite faire de X une super-plateforme, à l'image du géant chinois WeChat, mais doit-il aussi s'inspirer de la censure qui y est systématiquement pratiquée ?

  • Instantané dans l'information
  • Messages courts
  • Hashtags, tendances, tweet et retweet
8 / 10

Source :

The Verge