L'ID.7, la berline qui était censée stimuler les ventes du groupe © Volkswagen
L'ID.7, la berline qui était censée stimuler les ventes du groupe © Volkswagen

Le groupe allemand traverse une grosse zone de turbulence et sa transition vers l'électrification ne se déroule pas comme prévu. Le constructeur doit affronter une crise sans précédent et se doit d'ajuster sa stratégie.

Les mauvaises nouvelles du début du mois de novembre se confirment. Les ventes du groupe ne sont vraiment pas au beau fixe, une réalité en partie due à des interruptions régulières dans la production de ses voitures électriques. Si les prévisions initiales du constructeur avaient été dépassées l'an dernier, l'avenir est aujourd'hui plus qu'incertain. La marque est ainsi contrainte de prendre des décisions plutôt radicales afin de sauvegarder son intégrité économique.

Déclin des commandes et conséquences

Avec une chute drastique de 50 % des VE, la crise est bel et bien là. Pourtant, les neuf premiers mois de l'année avaient été très fructueux puisque le constructeur avait livré 531 500 modèles de voitures neuves. Une tendance qui ne s'est malheureusement pas maintenue, et les répercussions ont été immédiates.

Dans sa grande usine de Zwickau, qui est le cœur de la production électrique européenne de la marque, 269 employés ont été mis à la porte. Le média allemand Automobilwoche a même rapporté que le groupe songeait à mettre en arrêt la production de la citadine ID.3 dans l'usine de Dresde. Au-delà des chiffres, ce sont les symptômes d'une crise profonde pour le constructeur.

La production de la petite ID.3 bientôt mise en pause ?  © Volkswagen
La production de la petite ID.3 bientôt mise en pause ? © Volkswagen

D'autres impacts attendus sur l'emploi et les investissements

Cette réduction globale de la demande s'est traduite également par une vague de non-renouvellement de bon nombre de contrats d'intérimaires. Ils ne sont pas les seuls concernés, puisque la même menace plane sur d'autres postes au sein des différents sites de production. Un bien sombre panorama que l'on peut attribuer à trois facteurs principaux : l'inflation générale, le fait que l'Allemagne mette fin aux subventions pour les acheteurs de VE et la hausse des taux d'intérêt. Les finances du groupe sont par ailleurs alourdies par les investissements colossaux que celui-ci réalise pour convertir ses usines vers l'électrique. Certains de ces projets de construction voient même leur échéance reculer, notamment une quatrième usine de batteries qui était déjà dans les cartons.

Volkswagen se situe actuellement à un carrefour critique, ne craignons pas le dire. Son PDG, Olivier Blume, semble rejeter la faute sur le marché en expliquant ces décisions par « la lenteur de la montée en puissance des modèles électriques en Europe ». Un constat qu'il est nécessaire de tempérer, lorsqu'on sait que Tesla vient de passer la barre du million de véhicules vendus sur le Vieux Continent au mois d'octobre. Les facteurs de cet essoufflement sont certainement un peu plus complexes, et le constructeur devra appuyer sur d'autres leviers pour revenir dans la course.