La fin d’année n’est pas tendre avec Adobe. L’entreprise qui édite Photoshop vient de recevoir un nouvel avertissement de l’autorité de régulation britannique à propos de son rachat de Figma.
Les nuages s’amoncellent au-dessus de ce qui devait être l’un des plus gros rachats de l’histoire du web créatif. Le 15 septembre 2022, Adobe annonçait son souhait de racheter Figma, une plateforme collaborative spécialisée dans le design à destination des entreprises. Le deal, annoncé à 20 milliards de dollars tout de même, devait créer un nouveau mastodonte du design en ligne. Mais depuis quelque temps, les autorités de la concurrence grincent des dents, notamment au Royaume-Uni.
Adobe prise la main dans le sac ?
La Competition and Markets Authority (CMA) a annoncé le 28 novembre vouloir bloquer le rachat. Selon le gendarme britannique de la concurrence, une telle fusion-acquisition aurait le pouvoir « d’éliminer la concurrence […] dans le domaine des logiciels de conception de produits » et de « réduire l’innovation et le développement de nouveaux produits ». Figma étant un « proche concurrent » d’Adobe, une telle opération pourrait « avoir un impact sur l’industrie britannique de la conception numérique », qui pèse tout de même quelque 60 milliards de pounds.
Pour ne rien arranger, selon la CMA, Adobe aurait abandonné, juste avant l’annonce de rachat, le développement d’un produit ayant la capacité de concurrencer les solutions de Figma. Une preuve suffisante, selon les autorités, que le rachat mènerait mécaniquement à un appauvrissement des solutions disponibles sur le marché.
Une pluie de problèmes prévue
Il se pourrait donc que le rachat de Figma par Adobe soit purement et simplement bloqué par la CMA, ou tout du moins que les autorités britanniques forcent la « cession d’activités faisant double emploi ». En langage châtié, cela signifie qu’Adobe devrait se défaire de certaines branches de son entreprise pour espérer racheter Figma. La décision finale de la CMA sera connue fin février 2024.
La CMA n’est pas la seule autorité de régulation à imposer un coup de frein à Adobe. La Commission européenne a aussi annoncé en aout dernier que l’opération allait faire l’objet d’une enquête approfondie puisque « l’opération pourrait réduire de manière significative la concurrence sur les marchés mondiaux ». Même chose aux États-Unis, où un procès destiné à bloquer la fusion se prépare. La mauvaise nouvelle a entraîné une légère inflexion du cours de bourse d’Adobe, qui a perdu 0,7 point. Pas de quoi inquiéter l’entreprise, qui avait presque doublé sa valeur depuis l'annonce du rachat en 2022.
Source : Competition Markets Authority
