L'UE estime que l'acquisition menace la compétitivité dans le secteur du graphisme digital. © Emily Bernal / Unsplash
L'UE estime que l'acquisition menace la compétitivité dans le secteur du graphisme digital. © Emily Bernal / Unsplash

La Commission européenne a rendu son verdict. Elle estime que le rachat de Figma par Adobe nuira à la concurrence sur le Vieux Continent. Les deux parties doivent trouver des solutions pour y remédier. Dans le cas contraire, l'opération pourrait capoter.

Annoncée en septembre 2022 pour 20 milliards de dollars, l'acquisition permettrait à Adobe de mettre la main sur l'outil de conception collaboratif. Il s'agirait alors de la vente la plus importante d'une société privée de logiciels de l'histoire. Très vite, la Commission européenne a jugé l'opération préoccupante, notamment car le marché ne propose pas d'alternative pouvant rivaliser avec Adobe. Au mois d'août, elle a lancé une enquête approfondie sur le rachat, et vient de partager ses conclusions.

Un danger pour la concurrence

« À l'issue de cette enquête approfondie, la Commission est parvenue à la conclusion préliminaire que l'opération pourrait réduire de manière significative la concurrence sur les marchés mondiaux », a déclaré le régulateur. Il indique que Figma est considéré comme le « leader incontesté » des outils de conception interactifs. Cette fusion avec l'un de ses plus grands concurrents pourrait donc créer un acteur dominant sur le marché.

Fondée en 2016, Figma compte quatre millions d'utilisateurs, dont un peu moins de 1 000 clients payants. En supprimant l'obstacle concurrentiel que représente Figma, Adobe resserrerait son emprise sur les offres d'outils d'édition, ce qui permettrait à Photoshop ou Adobe Illustrator de remporter des parts de marché et d'assoir davantage sa domination sur ses rivaux.

La Commission européenne est l'autorité de surveillance de la concurrence au sein de l'UE. © Pixabay
La Commission européenne est l'autorité de surveillance de la concurrence au sein de l'UE. © Pixabay

D'autres régulateurs se penchent aussi sur le rachat

Ces inquiétudes s'inscrivent dans le cadre de la « communication des griefs » de la Commission européenne. Il s'agit d'une étape habituelle dans les enquêtes portant sur les fusions d'entreprises ou les pratiques anticoncurrentielles, au cours de laquelle les régulateurs informent par écrit les entreprises concernées de ce qui leur est reproché. Par la suite, ces dernières peuvent proposer des mesures correctives pour se conformer aux exigences des décideurs. Figma a assuré qu'elle examinait attentivement le texte de l'Union européenne (UE).

Le régulateur européen n'est pas le seul à s'intéresser de près à cette fusion. L'autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) ainsi que l'équipe antitrust du département de la Justice mènent également une enquête. L'affaire est jugée « complexe » par la CMA, qui devrait rendre son verdict avant la fin de l'année.

Source : Boursorama