Les tours de refroidissement d'une centrale nucléaire française © Colleen Ashley / Shutterstock
Les tours de refroidissement d'une centrale nucléaire française © Colleen Ashley / Shutterstock

Depuis la COP28, la France et les États-Unis font partie des pays à avoir appelé, ce samedi 2 décembre, à un renforcement des capacités d'énergie nucléaire dans le monde d'ici 2050. La Russie et la Chine brillent par leur absence.

La COP28 a été le théâtre, samedi, d'une déclaration commune émanant d'une vingtaine de pays, parmi lesquels les États-Unis, la France, et les Émirats arabes unis, appelant à tripler les capacités de l'énergie nucléaire à l'échelle planétaire, d'ici à 2050. Mais les principaux acteurs du secteur ont, eux, volontairement zappé la signature de cette déclaration, dont l'objectif est de réduire la dépendance au charbon et au gaz, un enjeu majeur de la conférence.

Un engagement global vers un futur nucléaire, sans la Chine et la Russie, principaux constructeurs de centrales

À Dubaï, où se déroule la 28ème conférence sur les changements climatiques, le verre n'est pour l'instant qu'à moitié plein. Ou à moitié vide. Dans un geste significatif, une vingtaine de nations, parmi lesquelles le Japon, les Pays-Bas, Bulgarie, la Corée du Sud, le Canada, la Finlande, le Royaume-Uni, le Maroc, le Ghana, la Hongrie, et d'autres, ont exprimé leur engagement à tripler les capacités nucléaires mondiales d'ici à 2050, par rapport à 2020.

L'initiative vise à diminuer la dépendance aux énergies fossiles, et sonne comme une vraie réponse collective au défi climatique posé dans cette COP28. La déclaration a été présentée par John Kerry, émissaire américain pour le climat, aux côtés du président français Emmanuel Macron et du Premier ministre belge Alexander de Croo.

Mais voilà, la Chine et la Russie, leaders mondiaux de la construction de centrales nucléaires, ont choisi de ne pas s'associer à cette démarche.

Une centrale nucléaire française © aerophoto / Shutterstock
Une centrale nucléaire française © aerophoto / Shutterstock

Le nucléaire est appelé à avoir un rôle clé dans la décarbonation planétaire

La déclaration met en lumière « le rôle majeur de l'énergie nucléaire dans l'atteinte de la neutralité carbone d'ici à 2050 et pour conserver l'objectif de limiter le réchauffement à 1,5°C ». John Kerry a de son côté souligné que la science et les faits confirment que la neutralité carbone d'ici 2050 est impossible sans le nucléaire. Certains pays signataires, tels que la Roumanie, voient le nucléaire comme une « source stable d'énergie contribuant à la sécurité énergétique et la décarbonation ».

Outre l'appel à tripler les capacités, les pays signataires encouragent les actionnaires des institutions financières internationales, y compris la Banque mondiale, à intégrer le nucléaire dans leurs financements. Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), souligne que certaines institutions excluent à tort le nucléaire et adoptent une démarche jugée obsolète par les signataires.

Les partisans de l'énergie nucléaire vantent en tout cas les qualités modulables du nucléaire, ainsi que son émission quasi nulle de gaz à effet de serre. Elle est aujourd'hui perçue comme une solution incomparable pour produire une électricité vertueuse et abondante. Même si des voix s'élèvent pour alerter sur les risques d'accidents, la problématique des déchets à très long terme, ainsi que les coûts élevés associés au nucléaire, l'avenir énergétique mondial est un débat qui, tôt ou tard, devra être tranché.

Source : franceinfo