[Article mis à jour le 08/12/2023 à 10:03] La Chine passe en pole position dans la course des centrales nucléaires dites de quatrième génération. Le tournant est décisif pour le pays, qui cherche à se passer lentement du charbon et à assurer son indépendance énergétique.
Tandis qu'EDF planche sur la construction annuelle de 1 à 1,5 réacteurs, la Chine vient de franchir une étape supplémentaire dans le développement de cette technologie. À Shidao Bay (province du Shandong, à l'est du pays) la première centrale à refroidissement au gaz vient d'être mise en service. Dotée de petits réacteurs modulaires (SMR), ils se construisent facilement et réduisent fortement le risque de fusion, abaissent la quantité de déchets nucléaires et sont plus efficaces d'un point de vue thermique. Une nette évolution d'une technologie développée dans sa grande majorité entre les année1970 et 1990 à l'échelle mondiale. En Chine, les programmes nucléaires sont en revanche bien plus récents.
L'autonomie technologique en vue
La centrale de Shidao Bay est située à Roncheng, et c'est une première mondiale. Au lieu de refroidir les réacteurs grâce à de l'eau pressurisée, ceux-ci sont maintenus à température grâce à du gaz. Les équipements qui la composent sont issus à 90 % de conception chinoise, un fait mis en valeur par Zhang Yanxu, un des responsables du projet. Une innovation qui vient compléter à merveille les énormes investissements du pays dans les générateurs à hydrogène vert.
C'est plutôt clair : la Chine poursuit sa quête de l'autonomie énergétique avec succès. Réduire sa dépendance aux technologies occidentales, voilà le nouveau credo de l'Empire du Milieu.
Un nouveau pas vers la transition énergétique
Les SMR de Shidao Bay ont plus d'un tour dans leur sac, ils sont de plus extrêmement polyvalents : dessalement de l'eau de mer, production de vapeur pour l'industrie et reconversion de l'énergie produite pour le chauffage. Plutôt bien, non ? Sa capacité totale est de 200 mégawatts, typique des petites centrales à réacteurs modulaires. Pour établir une comparaison, nos centrales françaises comme celles de Civaux ou Flamanville, produisent de 900 à 1 450 mégawatts par réacteur.
La centrale de Shidao Bay est, en revanche, beaucoup plus compacte que les centrales traditionnelles, et son impact environnemental est nécessairement moindre. Ses coûts de construction sont également moindres, et elle est bien plus rapide à construire. La Chine prouve encore une fois qu'elle établit progressivement, mais sûrement, son leadership en matière d'énergie verte.
Source : Le Monde