🎄Kobo Elipsa 2E : le bloc-notes électronique pour les pros

D’une certaine façon, le bloc-notes électronique résulte du croisement d’une liseuse et d’une tablette traditionnelle. Il hérite de la dalle e-ink ainsi que de l’autonomie de la première, tandis qu’il conserve la taille et le stylet de la seconde. En France, Kobo fut l’un des pionniers de cette catégorie encore confidentielle avec Elipsa, un modèle intéressant, mais pas parfait.

C’est à la fin du printemps dernier que le constructeur a annoncé son successeur : Elipsa 2E. On n’a pas hésité à l’adopter pour voir si elle pouvait nous rendre service. Huit mois plus tard, on ne peut plus s’en passer : c’est pour cela qu’on a choisi d’agrandir la treizième case de ce calendrier de l’avent afin de l’y faire rentrer !

Un aspect matériel très séduisant, mais pas parfait

L’Elipsa 2E prend la forme d’une tablette élancée à la finition satisfaisante et au poids raisonnable (390 grammes). On regrette tout de même l’absence de certification IP, pourtant utile sur un produit nomade.

L’appareil embarque un écran de 10,3 pouces construit autour d’une dalle e-ink, technologie très peu gourmande en électricité. L’image persiste à l’écran sans alimentation électrique, jusqu’à ce que la suivante soit affichée. C’est d’ailleurs son principal avantage puisqu’il permet de tenir quasiment un mois sans avoir à recharger la batterie.

Les principaux reproches que nous faisions à l’Elipsa d’origine étaient une forte rémanence de l’écran, un stylet fonctionnant avec des piles AAAA pas faciles à trouver ainsi qu’une certaine lenteur générale (notamment lors de la prise de notes).

Côté rémanence, les choses s’améliorent un peu. Les concepteurs de l’appareil, conscients du problème, ont déployé une mise à jour il y a quelques mois qui limitent la gêne qu’elle procure. Si elle est toujours existante, elle a désormais l’avantage de ne plus être aussi perturbante.

Le stylet a été entièrement repensé. Légèrement aplati, il est désormais équipé d’une batterie que l’on recharge en USB-C. Cela peut sembler anecdotique, mais l’abandon des piles traditionnelles rend nettement moins problématique son utilisation en voyage. Il dispose d’une touche latérale programmable et d’une gomme numérique à son extrémité.

Au niveau quincaillerie, le processeur utilisé est un poil plus performant. Ce n’est pas une révolution, mais la différence s’avère perceptible en utilisation quotidienne. Le stockage intégré de 32 Go n’est toujours pas extensible, ce qui n’est pas frustrant en usage quotidien.

Bon point pour l’éclairage frontal Comfortlight Pro, désormais capable de produire une lumière plus chaude virant vers l’orange. Cela rend l’utilisation nettement plus agréable dans l’obscurité. Finissons cette rapide présentation matérielle en signalant qu’il est désormais possible d’écouter des livres audio. Pour cela, une connexion Bluetooth fait son apparition afin d’appairer une enceinte ou des écouteurs, indispensables en l’absence de haut-parleur intégré.

Une partie logicielle de plus en plus efficace

La partie logicielle ne subit pas de révolution, mais quelques améliorations qui sont les bienvenues. Kobo a souhaité privilégier la simplicité d’utilisation : force est de constater que l’objectif est atteint. En mode liseuse, toutes les commandes s’avèrent intuitives et nous n’avons à aucun moment galéré pour lire un livre électronique ou un PDF.

L’ajout de notes manuscrites dans un ouvrage et le surlignage sont simples à utiliser, tout comme la recherche d’une définition inconnue dans le dictionnaire. Quelques fonctions annexes, regroupées dans la catégorie « Fonctionnalités bêta » sont proposées.

On y trouve quelques jeux (sudoku, solitaire, etc.), l’ajout d’un dictionnaire personnalisé ou encore un navigateur internet. Il peut à la rigueur dépanner, mais il ne s’avère pas très agréable à utiliser sur une dalle e-ink.

L’aspect bloc-notes évolue agréablement. Plus d’une vingtaine de modèles de carnets sont accessibles. Ceux-ci peuvent être « de base » (on peut écrire n’importe où sur la feuille) ou « avancé », catégorie offrant nettement plus de possibilités. Citons par exemple l’ajout de sections, de diagrammes mis en forme, d’équations mathématiques et bien entendu la conversion de l’écriture manuscrite.

Celle-ci s’avère rapide et performante, même sur les écritures complètement illisibles à la graphie complexe, comme la nôtre… Le résultat est vraiment impressionnant. La création de dossiers fait aussi son apparition, histoire de mettre un peu d’ordre dans ses notes. On apprécie enfin la synchronisation dans Kobo Cloud, tout comme la possibilité d’accéder à ses dossiers Dropbox et Google Drive.

Pas pour tout le monde

À n’en pas douter, L’Elipsa 2E de Kobo est un produit séduisant si l'on en a l’usage. Elle servira principalement aux activités nécessitant la prise intensive de notes (étudiants, journalistes, inconditionnels de la réunionnite aiguë, etc.), la création de croquis ou à la lecture de documents. La fonction liseuse est bien entendu à prendre en compte, mais ne justifie pas à elle toute seule les 400 euros demandés (actuellement 350 euros en promotion).

Ou encore…

Le Kindle Scribe d’Amazon est le grand concurrent de l’Elipsa 2E. Plus fin, fait de métal et un peu plus cher, il n’offre pas (encore) autant de fonctionnalités.

On regardera aussi avec intérêt les modèles proposés par BOOX, notamment le Note Air2 Plus équipé d’Android 11, ou encore la très étonnante — et très onéreuse — Tablet Note Air 3C dont l’écran e-ink affiche 12 couleurs différentes.

Enfin, les carnets électroniques de Bigme sont, eux aussi, dignes d’attention. Comme chez BOOX, Android est au cœur des produits et certains modèles utilisent une dalle e-ink couleur.