Le changement climatique met à l'épreuve l'agriculture mondiale, avec des récoltes parfois alarmantes en 2023. Certains aliments et boissons sont plus menacés que d'autres, et pourraient disparaître de nos tables et assiettes dans les prochaines années et décennies.
Les conditions météorologiques extrêmes de 2023 ont mis en lumière l'impact du changement climatique sur l'agriculture mondiale. La rareté des tomates au Royaume-Uni, la pénurie de pommes de terre en Irlande du Nord, les fluctuations des prix de l'huile d'olive en Espagne, et les récoltes de blé pas exceptionnelles en France ne sont que quelques exemples. Les experts cherchent des moyens d'adapter les cultures. Parmi eux, le déplacement de ces dernières et l'exploration de variétés sous-exploitées émergent comme des solutions cruciales pour surmonter ces défis.
De gros changements attendus dans la production alimentaire mondiale
S'il existe un début de solution au problème futur de pénurie de l'agriculture planétaire, le péril est par endroit plus qu'imminent. En 2023, des pays comme le Royaume-Uni et l'Irlande du Nord ont connu des pénuries alimentaires résultant de conditions climatiques extrêmes. Les producteurs d'Irlande du Nord (pommes de terre), d'Inde (maïs) et d'olives ont aussi été touchés dans certaines parties du monde.
Même le vin et la bière sont menacés. Des experts estiment la baisse de la production d'orge jusqu'à 17 % au cours des prochaines années, l'orge étant la base de la bière, mais aussi un aliment qui compte pour le bétail. Les épisodes de sécheresse n'aidant pas, différentes industries en souffrir.
Quant au vin, la production est tombée à son plus bas niveau depuis 1961 dans des zones comme l'Europe, l'Australie et l'Amérique du Sud. Si la France a récupéré son trône de plus gros producteur mondial, elle ne le doit qu'à la baisse de la production d'autres pays, comme l'Italie, l'Espagne ou la Grèce. Quatre domaines viticoles sur dix connaissent des difficultés aujourd'hui dans l'Hexagone.
Les cultures vivrières, plutôt destinées à l'autoconsommation, sont vouées à disparaître. Le rendement de l'avoine est aussi de plus en plus faible à mesure que la température du globe augmente. Et ce ne sont que quelques rares exemples.
Quelles solutions envisagées pour absorber la baisse attendue des rendements agricoles ?
Généralement, la délocalisation des cultures vers des zones plus fraîches est une solution envisagée, mais elle présente des limites. Ce qui est certain, c'est que les impacts du changement climatique sur la production alimentaire sont visibles à travers le monde. Et la diminution des rendements agricoles, la rareté des cultures ou encore la hausse des prix, menacent la stabilité alimentaire mondiale.
Un groupe de recherche soutenu par l'ONU et la Banque mondiale a prédit, en 2019, que les rendements agricoles pourraient plonger de 30 % d'ici 2050, ce qui mettrait en péril les moyens de subsistance de quelque 500 millions de petits agriculteurs dans le monde. Et la situation devient urgente. Les conséquences du changement climatique vont au-delà des chocs de production alimentaire soudains, et impactent la croissance continue des cultures vivrières, comme nous l'expliquions. La résistance des plantes à la hausse des températures devient cruciale pour maintenir la sécurité alimentaire mondiale.
Parmi les alternatives : l'exploration de nouvelles variétés de cultures, adaptées aux conditions changeantes. Les chercheurs soulignent la nécessité d'exploiter la diversité génétique des plantes pour renforcer la résilience aux ravageurs, à la sécheresse et aux aléas climatiques divers. La remise en question des cultures traditionnelles et la recherche de variétés non conventionnelles deviennent aujourd'hui cruciales pour assurer la durabilité alimentaire de notre monde.
Source : Wired