Les développeurs de l'App Store sont excédés par les pratiques d'Apple. Ciblée de toute part, la marque à la pomme doit faire face à de nouveaux défis réglementaires.
En début de semaine, la Cour suprême rejetait les demandes d'Apple et Epic Games dans l'affaire portant sur les pratiques de l'App Store. Une décision qui a contraint la firme de Cupertino à modifier la politique de son magasin d'application américain, pour autoriser les développeurs à faire la promotion d'alternatives de paiement. Elle continuera, toutefois, de prélever une commission de 27 % sur les transactions. Un taux qui descend à 12 % pour les petits développeurs. Actuellement, Apple touche 30 % (ou 15 % pour les plus faibles revenus) sur tous les achats in-app.
Une nouvelle politique « scandaleuse »
Cette annonce a provoqué la colère des opposants d'Apple. Tim Sweeney, patron d'Epic Games, a fait savoir qu'il contesterait cette décision « de mauvaise foi » devant un tribunal fédéral. La nouvelle politique « tue la concurrence par les prix », selon lui, en empêchant les développeurs de proposer des achats in-app à un prix inférieur.
Même son de cloche du côté de Spotify, qui s'oppose aux pratiques de l'App Store depuis plusieurs années. Apple « ne reculera devant rien pour protéger les profits qu'elle réalise sur le dos des développeurs et des consommateurs dans le cadre de son monopole sur les applications », dénonce Jeanne Moran, porte-parole du géant suédois. Les mesures récentes sont « scandaleuses », continue-t-elle, et enjoint les régulateurs à empêcher qu'elles soient appliquées au sein de l'Union européenne.
La Coalition for App Fairness (CAF), un groupe fondé en 2020 contre le monopole des magasins d'applications d'Apple et de Google, s'est également exprimée. Son directeur exécutif, Rick VanMeter, regrette une approche qui « ne profitera ni aux développeurs ni aux consommateurs ».
L'App Store est ciblé par les régulateurs du monde entier
Ce n'est pas la première fois que la marque à la pomme est contrainte de mettre en place de telles mesures au sein de l'App Store. Les autorités l'y ont également forcée aux Pays-Bas et en Corée du Sud. Cependant, la nouvelle politique n'a pas satisfait pleinement les régulateurs, car Apple continue de prélever une commission sur les paiements tiers.
L'App Store est plus que jamais dans le collimateur des autorités antitrust. Considérée comme un contrôleur d'accès dans le cadre de la législation européenne sur les marchés numériques (DMA), la plateforme doit se soumettre à des règles strictes pour garantir leur ouverture à la concurrence. Apple aurait d'ailleurs pris la décision de scinder son App Store en deux pour mieux se préparer à la réglementation.
Aux États-Unis, le département de la Justice serait, pour sa part, sur le point de poursuivre le géant californien pour pratiques anticoncurrentielles.
Source : The Verge