Mark Zuckerberg, fondateur de Meta et propriétaire des marques Facebook et Instagram, a présenté des excuses émouvantes lors de son audition au Sénat américain, mercredi. Le milliardaire est confronté aux critiques sur la sécurité des enfants en ligne.
Mercredi, Mark Zuckerberg a été sérieusement secoué par les sénateurs démocrates et républicains, qui pour une fois avaient décidé de faire front commun. Le fondateur de Meta, qui possède les réseaux sociaux Facebook et Instagram, a été invité à faire de sincères excuses aux familles de victimes de cyberharcèlement et de prédateurs en ligne, devant l'assemblée américaine. Accusé d'avoir du « sang sur les mains », le milliardaire s'est soudainement levé pour s'adresser aux familles présentes.
« Votre produit tue des gens », lance un sénateur à Mark Zuckerberg
« Voulez-vous présenter vos excuses avec personnes qui ont été lésées par vos produits ? Elles sont juste ici, vous êtes en direct à la télévision, est-ce que vous voulez vous excuser », a lancé le sénateur Josh Hawley à Mark Zuckerberg, exerçant sur lui une pression assez saisissante, le poussant à réagir.
Après quelques secondes d'hésitation, presque de timidité, le créateur de Facebook s'est levé de son siège et a pris la parole, se tournant vers les victimes. « Je suis désolé pour tout ce que vous avez traversé. Personne ne devrait vivre toutes ces choses que vos familles ont subies. Et c'est pour cela que nous investissons autant, et que nous allons continuer à faire des efforts dans l'industrie toute entière, pour créer un environnement sécurisé pour la communauté », s'est-il exprimé, à la fois gêné et ému de faire face aux victimes ou à leurs parents.
Mais cela n'a pas suffi à tempérer la colère du sénateur républicain du Missouri, qui avait décidé de réunir les dirigeants de Meta, TikTok, X et Discord mercredi à Washington. « Votre produit tue des gens (…), vous êtes un milliardaire, allez-vous dédommager ces personnes, où est votre argent ? Vous êtes responsable, vous avez gagné des milliards grâce à tous ces gens », a-t-il ajouté, prolongeant la gêne de Mark Zuckerberg.
Des excuses qui ne suffisent pas
Les sénateurs n'avaient qu'une idée en tête : pousser les dirigeants, dont monsieur Zuckerberg, à répondre aux inquiétudes concernant la protection des enfants et à reconnaître leurs responsabilités. Les membres du Sénat ont présenté des documents internes de Meta révélant que le fondateur de l'entreprise avait refusé de renforcer les équipes de contrôle des risques pour les adolescents.
La séance fut aussi marquée par les témoignages, poignants, des parents, accompagnés d'une vidéo sur l'intimidation en ligne, un sujet qui a permis aux Démocrates et Républicains de s'entendre. Mark Zuckerberg s'est aussi vu reprocher d'avoir « du sang sur les mains », et de détenir des outils potentiellement destructeurs pour la jeunesse.
Shou Zi Chew, le directeur général de TikTok, a évoqué sa situation de « père de trois enfants », pour indiquer comprendre l'inquiétude des parents, ce qui n'a pas suffi non plus à calmer la colère des sénateurs. Une lueur d'espoir émerge néanmoins, avec le projet de loi « Kids Online Safety Act », visant à protéger les enfants des algorithmes induisant l'anxiété ou la dépression. Si les réseaux X et Snap soutiennent le projet, Meta, TikTok et Discord invoquent la liberté d'expression pour s'y opposer. L'issue de cette bataille législative pourrait façonner l'avenir de la régulation des plateformes en ligne aux États-Unis.
Source : Fortune