Couverture mobile 4G : les opérateurs ont-ils écouté le gouvernement ? Pour l'ARCEP, tout n'est pas encore parfait

Le régulateur des télécoms, l'ARCEP, a fait jeudi un point d'étape sur l'avancée du déploiement de la 4G en France. Pour l'autorité, les opérateurs ont bien travaillé, même si leurs actions sont encore perfectibles.

Cinq ans après le lancement du New Deal mobile, en janvier 2018, l'ARCEP a publié un rapport sur les progrès accomplis en matière de couverture et de qualité des services mobiles. L'accord à l'époque réclamé et conclu par le gouvernement avec les opérateurs visait à généraliser la 4G et à couvrir l'ensemble du territoire, pour notamment mettre fin aux zones blanches, ces lieux dépourvus de toute connexion. Alors que plusieurs des obligations doivent être respectées d'ici 2031, où en est-on aujourd'hui ?

Plus qu'1,9% du territoire en zone blanche en 4G

En ce qui concerne le très haut débit mobile, le nombre de sites équipés en 4G a plus que doublé entre fin 2017 et fin 2022, note l'ARCEP. La couverture 4G des quatre opérateurs s'étend désormais à 88 % du territoire, contre 45 % au début de l'année 2018, une progression significative. Quant à la part du territoire en zone blanche, dont nous parlions, elle est tombée de 11 à 1,9 % en 4G sur cette même période.

Au fil des années, la couverture mobile en 4G du pays s'est rééquilibrée. La preuve en chiffres : en 2015, seuls 6 départements affichaient une couverture supérieure à 90 % de leur territoire. En 2022, seuls 6 départements ne disposaient pas d'une couverture supérieure à 90 %.

S'agissant du service voix et SMS, entre 99,5 et 99,7 % de la population bénéficient maintenant d'une couverture de qualité dite en « bonne couverture », vous nous excuserez pour la répétition. 92,3 à 96,1 % des citoyens profitaient d'une « très bonne couverture » fin 2022, contre 91,2 à 93,6 % deux ans plus tôt.

Des débits en progression, mais des axes d'amélioration sur les routes et voies ferrées, selon l'ARCEP

Et maintenant, la qualité vocale. Sur ce paramètre, les mesures réalisées entre 2019 et 2023 font état d'une progression comprise entre 8 et 10 % dans toutes les zones, qu'elles soient rurales, intermédiaires ou denses. De même, la qualité de service de l'Internet mobile a aussi augmenté. L'ARCEP indique que la proportion de mesures supérieures à 8 Mbit/s en débit descendant (en téléchargement) a bondi, passant de 64 à 82 % entre 2018 et 2023.

Les opérateurs ont été salués en ce que 90 % des sites mobiles ouverts en zones rurales sont mutualisés par les quatre opérateurs, preuve de la prise de conscience des acteurs de l'importance de couverture des lieux plus reculés. Mais bien que les zones rurales aient bénéficié de déploiements, la qualité de service reste en deçà de celle dont profitent les zones densément peuplées, aux yeux du régulateur. L'autorité a aussi ciblé la couverture 4G à l'extérieur des véhicules sur les routes prioritaires et le long des voies ferrés, comme axes d'amélioration.

Pour les années à venir, plusieurs mécanismes, dont le dispositif de couverture ciblée, devraient contribuer à une amélioration continue de la couverture et de la qualité des services. Les obligations liées à la bande 3,5 GHz et les déploiements prévus jusqu'à 2031 sont également des facteurs clés pour garantir une connectivité optimale sur l'ensemble du territoire. On notera enfin que plus de 400 000 utilisateurs profitent aujourd'hui d'offres 4G fixe en France, là où le réseau fibre n'est par exemple pas développé.