Kinéis est une entreprise française lancée à Toulouse en 2018 par la société Collecte Localisation Satellites (CLS) avec l'appui du CNES (Centre national d'études spatiales). Celle-ci opère dans le domaine des satellites et de l'Internet des Objets (IoT). La technologie qu'elle développe sera également une nouvelle arme d'une efficacité redoutable dans la gestion des feux de forêts.
Avec le bouleversement des régimes de précipitations dû au réchauffement climatique, certaines zones du monde sont touchées par des sécheresses délétères. Ces épisodes de déficit hydrique sont un terreau malheureusement très fertile à l'augmentation de la fréquence et de la puissance d'incendies dévastateurs. Certaines régions du monde (Australie, États de l'ouest américains, Canada, Brésil ou régions méditerranéennes) sont de plus en plus gravement menacées par ce fléau.
De nouvelles solutions émergent afin d'améliorer la gestion des feux de forêts, comme la surveillance par IA. Kineis joue en revanche sur un autre terrain. D'ici le mois de juin, la société déploiera une constellation de 25 satellites, qui se connecteront au sol avec une multitude d'objets, dont des balises de détection d'incendies.
Une constellation au service de la Terre
En plus d'ouvrir de nombreuses possibilités en matière d'IoT, le projet Kinéis servira efficacement la surveillance environnementale à l'échelle planétaire. Grâce à un large réseau de balises disséminées à travers les forêts de plusieurs zones du globe, le système est capable de capter une augmentation anormale du CO2. Un niveau trop élevé de ce gaz est souvent un signe précurseur d'un départ de feu.
Une fois que l'information est captée par les balises, elle est retransmise via la constellation satellitaire afin d'envoyer un signal aux autorités compétentes en moins de dix minutes. Un laps de temps très rapide, qui permettra donc des interventions ciblées avant que la situation ne devienne incontrôlable et que l'incendie ne se transforme en mégafeu.
La mise en orbite
Pour que la totalité des 25 satellites (50 kg chacun) que composent cette constellation soit mise en orbite, cinq lancements seront nécessaires. Faute de micro-lanceurs de conception française ou même européenne (aïe, ça fait mal !), Kinéis s'est donc tourné vers la société d'aérospatiale Rocket Lab. Cette dernière a conçu la fusée Electron, opérationnelle depuis 2018 ; c'est donc ce modèle qui a été retenu pour mettre en orbite les satellites de Kinéis. En espérant que les lancements se passent mieux que le 41ᵉ tir du mois de septembre !
Le tout premier vol est programmé pour partir entre le 10 juin et le 8 juillet et partira depuis la Nouvelle-Zélande. Il marquera le début d'une série de lancements qui viendront compléter la constellation. D'ici 2030, Kinéis a l'ambition de relier plusieurs millions d'objets à travers le globe, afin de soutenir des secteurs assez variés : énergie, logistique, transports ou agriculture. Il n'aurait manqué qu'un lanceur Made in France pour que le tableau soit parfait !
Source : Futura Sciences