Plus petit, plus léger, plus performant, Angels permettra notamment d'étudier de plus près les espèces animales, et d'en assurer la protection.
Issu de la recherche industrielle industrielle, ce satellite miniaturisé vient d'ouvrir ses services aux utilisateurs du système Argos. Un nouveau pas pour l'IoT spatial, mais aussi pour les biologistes et pour la conservation du vivant.
25 nano-satellites Angels en orbite d'ici 2022
Le premier nano-satellite d’origine française a été présenté lundi 13 octobre par Thalès. « Cinq fois plus performant et dix fois plus petit que ses prédécesseurs, » Angels donne un avant-goût de la future constellation Kinéis.
Fondée en 2019, cette start-up basée à Toulouse est spécialiste de la miniaturisation des satellites. Elle ambitionne d’en envoyer 25 en orbite de la Terre d’ici 2022. « Kinéis s'appuie sur le système Argos, avec des balises au sol qui envoient des informations vers les nano-satellites », explique Alexandre Tisserant, directeur général de Kinéis. « Ces derniers, positionnés à 850 km d'altitude, reçoivent les informations et les retransmettent vers le sol en temps quasi réel (10 à 15 minutes), ce qui est largement suffisant pour la plupart des applications que nous visons ».
Au sol, les balises peuvent atteindre le nano-satellite avec une puissance d’émission de 100mW, une puissance cinq fois moins importante que les balises actuelles. Angels donne également accès à une nouvelle bande de fréquences, ce qui, à terme, permettra à la future constellation de 25 nano-satellites de communiquer avec deux millions de balises, contre 20 000 actuellement.
Des balises miniatures pour étudier les animaux
« Concrètement, ce nouvel instrument permet la miniaturisation et l'allègement des balises ce qui ouvre la possibilité d'équiper un plus large panel d'objets », affirme Alexandre Tisserant. « Si les performances d’Angels sont déjà exceptionnelles, celles des 25 nano-satellites de la future constellation dont il est le modèle répondent à un cahier des charges encore plus exigeant ».
Pour quels usages ? Le déploiement de l’IoT, mais aussi l’étude et la protection de l’environnement. Utilisé par les biologistes du groupe Collecte Localisation Satellites (CLS, filiale du CNES) depuis 40 ans, le système Argos collecte les données de balises placées sur des animaux. La miniaturisation des balises permettra notamment d’étudier de nouvelles espèces sur des durées plus longues.
« Rappelons que selon le dernier rapport planète vivante du WWF, les populations de vertébrés - poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles - ont chuté de 68 % entre 1970 et 2016 », déclare Christophe Vassal, président de CLS. « Angels annonce donc un futur brillant pour la conservation du vivant mais aussi pour la gestion durable des ressources marines avec le suivi des bateaux de pêche traditionnelle, ou encore l'étude de notre planète bleue avec l'établissement d'un jumeau numérique de l'océan ».
Source : ZoneBourse