Vingt-six particuliers se sont unis pour déposer une plainte contre Google au sujet de son partenariat avec Apple. Pour eux, l'accord visant à faire de Google le moteur de recherche par défaut de Safari nuit à l'innovation et à la qualité des recherches. Cependant, la justice n'est pour le moment pas réceptive à leur démarche.
Au mois de mai, nous pourrons suivre les plaidoiries finales dans le procès historique visant Google. L'entreprise est poursuivie par le Département de la Justice américain pour avoir enfreint la loi anti-monopole, à l'aide d'accords financiers, dans le but de faire de son moteur de recherche le moteur par défaut dans de nombreux appareils et navigateurs. Mais, l'institution n'est pas la seule à poursuivre la firme de Mountain View puisqu'un groupe de particuliers a également décidé de s'attaquer à l'entreprise.
Des résultats de recherche appauvris par l'accord Google-Apple ?
Vingt-six personnes ont donc attaqué Google et sont allées plaider leur cause devant la justice californienne. Selon eux, l'accord passé par Google avec Apple (et Samsung), qui concerne la présence de Google en tant que moteur de recherche par défaut dans Safari, a retardé l'innovation et privé les utilisateurs de « la qualité, du service, et de la confidentialité dont ils auraient autrement profité sans le comportement anticoncurrentiel de Google ».
La plainte indique également que les plaignants estiment que les consommateurs ont moins de choix, que Google favorise ses annonceurs, et donc que cela a provoqué une « distorsion ennuyeuse et préjudiciable » des résultats de recherche.
Autrement dit, Google profiterait de cet accord pour pousser ses propres intérêts et appauvrir la qualité des résultats présentés aux utilisateurs. Problème, les plaignants semblent avoir sorti leurs arguments de leur chapeau, mettant à mal les demandes de réparations inscrites.
Un manque de preuves qui fait tache
Dans une ordonnance accessible en ligne, la juge de district Rita Lin pour le moment rejeté la plainte, expliquant que les plaignants n'avaient pas présenté assez de preuves pour étayer leur démarche. Certaines déclarations ont été rejetées avec préjudice, mais d'autres peuvent encore être modifiées.
Les plaignants accusent notamment Google d'avoir forcé Apple à rester en dehors du marché des moteurs de recherche, ou encore que des réunions secrètes auraient eu lieu pour définir une stratégie opaque. Clairement insuffisant pour la magistrate, qui estime que les preuves fournies sont insuffisantes et que tout cela a pu être conduit dans un cadre commercial « rationnel et légal ». Les obscures photo montrant que Sundar Pichai a rencontré Tim Cook avec un mystérieux dossier cartonné « sous le coude » n'a visiblement pas aidé les plaignants, qui ont aussi été déboutés sur l'idée que Google aurait l'habitude de détruire les preuves.
Ces derniers n'ont en effet « présenté aucune allégation factuelle spécifique selon laquelle les accusés l'auraient fait dans cette affaire ». Cependant, les plaignants ont 30 jours pour modifier certaines allégations dites adéquates, et ajouter des preuves plus solides dans leur dossier. Passé ce délai, la plainte sera classée, sans possibilité de modifier les déclarations réalisées.
Source : Ars Technica