Une nouvelle révélation concernant l'accord entre Samsung et Google pourrait bien fragiliser la défense du géant du Web dans le cadre de son procès pour abus de position dominante.
Les avocats du géant du Web sont actuellement empêtrés dans le procès le plus important qu'ait jamais eu à affronter Google face au Département de la Justice américain. Celui-ci accuse l'entreprise d'abus de position dominante, et pointe tout particulièrement son accord avec différentes marques de smartphones autour de la question du moteur de recherche par défaut sur chaque nouveau modèle.
De son côté, Google plaide la bonne foi, expliquant qu'il s'agit de partenariats classiques et qui n'empêchent nullement la libre concurrence. Mais le Wall Street Journal a récemment révélé des informations qui risquent bien de fragiliser cet argumentaire, et pourrait forcer l'entreprise à revoir sa défense.
Rappel du procès de Google
Il y a trois semaines s'est ouvert, à Washington, un procès historique qui place Google face au gouvernement américain. Ce dernier accuse le géant du numérique d'abus de position dominante ayant empêché la libre concurrence de se développer. Et en ligne de mire du Department of Justice se trouvent les différents accords passés avec des fabricants de smartphones pour que Google soit le moteur de recherche par défaut pour les modèles neufs.
Google ne se cache pas d'avoir passé ce type d'accord, mais conteste l'illégalité de la démarche, considérant ces accords comme des partenariats commerciaux classiques. Et sa défense tient avant tout sur l'idée que « la concurrence n'est qu'à un seul clic ». Ces simples « partenariats » ont pourtant l'air extrêmement importants aux yeux de Google : celui avec Apple a coûté pas moins de 19 milliards de dollars pour la seule année 2023. Pour les concurrents de Google, ce procès est également une très bonne occasion de régler leurs comptes avec le géant américain. Et la bonne foi de l'entreprise pourrait être remise en question par une information du Wall Street Journal.
La concurrence est peut-être à plus d'un clic, finalement
Dans l'enquête publiée le 26 septembre dernier, le journal démontre que les accords passés par Google allaient plus loin que la simple désignation par défaut de son moteur de recherche. En effet, alors que l'entreprise avait ce type d'accord avec Samsung, le constructeur coréen aurait un temps flirté avec l'idée de passer à Bing, quand celui-ci a commencé à intégrer ChatGPT. Et si le fabricant a finalement abandonné l'idée, il souhaitait cependant faciliter pour ses utilisateurs la possibilité de changer de moteur de recherche.
Une décision inacceptable pour Google, qui aurait considéré qu'un tel changement violait les termes de l'accord et menacé Samsung de lourdes sanctions suivies d'un procès. L'entreprise coréenne a fini par faire marche arrière. Forcément, une telle révélation complique la situation de Google, qui peut difficilement continuer d'affirmer ne pas verser dans les pratiques anticoncurrentielles.
Finalement, les deux entreprises se sont donc bien retrouvées au tribunal… mais pas forcément dans la position que Google aurait préférée.