Le géant des télécommunications chinois a vu cette semaine ses bureaux de Boulogne-Billancourt être perquisitionnés. Et c'est le parquet national financier qui est à la baguette.
Huawei a déjà dû faire plusieurs fois ces dernières années avec les soupçons des autorités. Mais en général, le géant des télécommunications était plutôt accusé de faciliter l'espionnage chinois à travers ses réseaux, ce qui a notamment entraîné le vote d'une loi sur les infrastructures en 2019, surnommée « loi anti-Huawei ». Or aujourd'hui, la défiance est d'un autre ordre.
Des atteintes à la probité chez Huawei ?
Le siège de Huawei France, situé à Boulogne-Billancourt, a été l'objet d'une perquisition ce jeudi 8 février, selon une source judiciaire de l'Agence France Presse. Menée par le parquet national financier, cette opération a pour but d'étayer les soupçons des magistrats de cette unité spécialisée dans la grande délinquance économique et financière.
Huawei pourrait s'être en effet rendu coupable « d'atteinte à la probité », un ensemble légal qui regroupe diverses infractions telles que le trafic d'influence, la prise illégales d'intérêt ou la corruption. Les détails sur les chefs d'accusation n'ont pour le moment pas été transmis.
Déjà une enquête en cours
Une indication a tout de même été donnée par la même source. Cette perquisition n'a pas de rapport avec l'enquête préliminaire du parquet de Nanterre dont faisait état le magazine Challenges en 2022. Une enquête alors confiée à la brigade financière de Paris, et qui avait débuté en 2021 avec un signalement de l’Agence française anticorruption (AFA) portant sur de potentiels abus de biens sociaux et sur de la fraude fiscale.
Pas de quoi améliorer l'image de Huawei qui, s'il ne peut plus du tout opérer sur le marché américain, est encore présent sur le territoire de l'Union européenne. Et la firme de Shenzhen a encore des espoirs, au vu de la construction d'une usine en Alsace, qui est la première du groupe à voir le jour hors de Chine. Ce nouveau dossier pourrait-il être un écueil à son ambition ?
Source : Le Monde