© Huawei
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Plombé par les sanctions américaines, le groupe Huawei a annoncé une baisse de son chiffre d'affaires annuel de près de 30 %. Il se dit prêt à affronter les défis de 2022.

Huawei continue d'accuser le coup. La firme de Shenzhen a dévoilé, vendredi, son chiffre d'affaires pour 2021, et le moins que l'on puisse dire, c'est que celui-ci est en net repli, de 29 % très exactement. Conséquence directe des sévères sanctions américaines, cette baisse est un vrai revers pour le groupe qui avait, en 2020 et malgré les mesures, des revenus positifs.

Un bilan négatif en 2021, et des défis à relever en 2022

Le chiffre d'affaires de Huawei s'est élevé, en 2021, à 634 milliards de yuans, soit 87 milliards d'euros, selon le président tournant du groupe chinois, Guo Ping. En 2020, l'entreprise avait généré des revenus à hauteur de 891 milliards de yuans, soit environ 123 milliards d'euros, pour une croissance alors mesurée à 4 % par rapport à l'année précédente.

Un an plus tard, les résultats financiers préliminaires de Huawei viennent confirmer les craintes de 2020, et les sanctions américaines qui durent désormais depuis 2019, outre la pandémie de Covid-19. Désormais, le seul marché chinois n'aide plus Huawei à compenser les pertes subies hors de ses terres.

Alors quel avenir à court terme pour Huawei ? Guo Ping, lui, prévient d'ores et déjà que « 2022 aura son lot de défis ». Le patron du groupe évoque « une conjoncture imprévisible, la politisation des questions technologiques et un mouvement croissant en faveur de la démondialisation » comme obstacles potentiels.

Le poids des sanctions

Huawei n'a pas la vie facile ces derniers temps. Comme nous le confiait au mois d'octobre dernier en interview le numéro 2 France de l'entreprise, Minggang Zhang, « nous sommes sous cet embargo depuis plus de deux ans, et il y a des impacts ». Le directeur général adjoint de Huawei France faisait évidemment référence au placement de l'entreprise sur la liste noire américaine des entreprises ne pouvant acquérir des technologies issues des États-Unis, mesure toujours en vigueur aujourd'hui sous la présidence Biden.

Depuis plusieurs mois, Huawei, qui fut brièvement le numéro un mondial des ventes de smartphones, n'a plus accès aux chaînes d'approvisionnement mondiales de composants et ne peut plus commercialiser de produits sous Android. Le groupe tente donc de convaincre le public occidental avec son système d'exploitation maison, Harmony OS. Et si le temps livrera ses réponses, la proposition « autre » qu'Android ou iOS semble toujours rebuter une grande partie des consommateurs. N'oublions pas non plus la 5G, pour laquelle l'entreprise souffre aussi de nombreuses restrictions du point de vue équipementier, les autorités américaines considérant qu'elle utilise la technologie mobile de cinquième génération à des fins de surveillance pour le compte de Pékin.

« Nous devons nous en tenir à notre stratégie et répondre de manière rationnelle aux forces extérieures qui échappent à notre contrôle », a déclaré Guo Ping. Huawei devrait axer ses priorités sur l'infrastructure des technologies de l'information et des communications, les fameuses TIC, ainsi que sur les objets connectés.

Source : Reuters