TikTok a annoncé la mise en place de plusieurs mesures « pour faire en sorte de rester un lieu créatif, sûr et civilisé pendant la période électorale ». Ainsi, un « centre électoral » sera déployé au sein de l'application dans l'Union européenne (UE) dès le mois prochain, en langue locale pour chacun des 27 États membres.
L'année 2024 sera marquée par de nombreuses élections dans le monde, notamment aux États-Unis et dans l'UE, où les citoyens éliront leurs députés au mois de juin. Cette période fera l'objet de nombreuses tentatives de désinformation. Un phénomène non seulement exacerbé par le contexte géopolitique tendu, mais également en raison de l'avènement de l'intelligence artificielle (IA) générative. Deepfakes audio, vidéo et images photoréalistes font craindre le pire aux experts.
Un centre d'information sur les élections en langue locale
Afin de permettre à ses utilisateurs de « facilement distinguer la réalité de la fiction », TikTok, épinglée à plusieurs reprises pour son inaction face aux fausses informations, promet cette fois de ne rien laisser passer. Dans un billet de blog, l'application chinoise explique qu'elle va étiqueter les vidéos relatives aux élections européennes de manière à diriger les internautes vers le centre électoral déployé dans leur langue locale.
L'entreprise s'est basée sur ses mesures mises en place depuis 2021 lors d'élections, notamment en Grèce, en Espagne, aux Pays-Bas et en Pologne. Elle avait alors travaillé avec des « fact-checkers » pour produire des vidéos éducatives sur le processus électoral et la désinformation. « Nous ajouterons également des rappels aux hashtags pour encourager les gens à suivre nos règles, à vérifier les faits et à signaler les contenus qui, selon eux, enfreignent nos lignes directrices communautaires », poursuit TikTok.
Dans les mois à venir, la plateforme introduira des rapports spécifiques sur les opérations d'influence secrètes afin d'accroître la transparence et la responsabilité.
Les fournisseurs d'IA s'activent aussi
TikTok rappelle qu'elle agit de manière « proactive » pour empêcher la diffusion de contenus trompeurs générés par l'IA, par exemple en interdisant les reproductions de personnalités publiques si elles soutiennent un point de vue politique.
De leur côté, les fournisseurs d'IA accentuent aussi leurs efforts pour éviter les dérives. Meta, OpenAI et Google vont ajouter un filigrane aux images que leurs systèmes génèrent, tandis que Midjourney envisage d'interdire la création de visuels mettant en scène des candidats aux élections.
À noter que TikTok tombe dans le champ d'application du Digital Services Act (DSA). Cette récente législation européenne oblige les grandes plateformes en ligne à protéger leurs utilisateurs contre les contenus dangereux et la désinformation. En cas de non-respect de la loi, elles s'exposent à une amende allant jusqu'à 6 % de leur chiffre d'affaires.
