Des tests avec une première version de boitier ont été menés lors de simulations sur l'île de Lanzarote. © NASA
Des tests avec une première version de boitier ont été menés lors de simulations sur l'île de Lanzarote. © NASA

Durant l’aventure Apollo, les astronautes ont photographié la Lune grâce à des pellicules et des appareils développés par Hasselblad. Pour Artemis, les temps ont changé. La NASA est en partenariat avec Nikon pour modifier un réflex numérique et l’adapter aux spécificités du sol lunaire. Vivement les clichés !

Prendre des photographies sur la Lune, c’est une affaire de technique d’abord, et de prestige ensuite. Les optiques Zeiss, les appareils Hasselblad et leurs pellicules Kodak sont rentrés dans l’Histoire, produisant quelques-uns des clichés iconiques du XXe siècle. Il s’agit donc d’un choix important pour l’agence spatiale américaine, qui a la lourde tâche de ramener des astronautes américains sur le sol lunaire lors de la mission Artemis III. Qui pour photographier les premiers pas sur la Lune d’une femme et d’un homme de couleur ? Eh bien pas de suspense, ce sera avec un boitier Nikon. Ce dernier ne sera pas développé spécifiquement pour Artemis, il s’agit d’un Z 9 haut de gamme, modifié pour résister aux conditions lunaires. En partenariat avec le centre spatial Marshall (Alabama), la firme japonaise adapte ses boitiers pour transformer l’appareil dans le projet HULC : Handheld Universal Lunar Camera.

Il s'agirait de ne pas décevoir quand la génération précédente a pu produire ce type de photos. © NASA
Il s'agirait de ne pas décevoir quand la génération précédente a pu produire ce type de photos. © NASA

Pas un réflex de série

Pour autant, il ne s’agit pas de prendre un boitier classique et de l’envelopper dans un matériel étanche. Nikon et la NASA font le tour de l’électronique, pour identifier, blinder ou remplacer les composants les plus sensibles de l’intérieur du Z 9. Autour du boitier, il y aura un revêtement thermique particulier pour le protéger des températures, des radiations solaires et de la très abrasive poussière lunaire (un coup de balai sur l’objectif, et c’est fichu). Et en plus de tout ça, il faut adapter les poignées pour que les astronautes puissent manipuler plusieurs fonctions et déclencher avec les épais gants de leurs futures combinaisons.

Du Nikon sur la surface lunaire

Nikon et la NASA n’en sont pas à leur première collaboration, on retrouve les appareils de la marque au sein de l’ISS, mais aussi à l’extérieur lors des sorties sur les flancs de la station internationale. Mais il y a quelques particularités à la Lune, et aux missions Artemis également. Comme la NASA prévoit d’envoyer ses astronautes près du Pôle Sud, il faudra que les appareils photo puissent fonctionner à très basse luminosité, dans des conditions qui font passer nos nuits pour de véritables îlots de lumière.

Les astronautes de la mission Artemis II s'entraineront probablement avec les appareils HULC eux aussi. © NASA

En plus de capacités d’images et de vidéo, les appareils seront les premiers à offrir un retour d’image aux astronautes sur leur écran arrière. Souvenons-nous, dans les années 70, que les astronautes pointaient « à l’aveugle », ce qui explique que de nombreux clichés sont penchés, mal cadrés ou avec de gros effets de flares (à force de pointer dans le quart solaire). Après de premiers essais dans des grottes, les astronautes embarqueront ces boitiers spécifiques en test dans l’ISS, puis autour de la Lune...

Source : NASA