Le cratère Szilard M, photographié par Danuri le 24 mars dernier © KARI
Le cratère Szilard M, photographié par Danuri le 24 mars dernier © KARI

En orbite lunaire depuis l’an dernier, la sonde Danuri est en pleine mission scientifique. Mais cela ne l’empêche pas de prendre de superbes photographies du paysage, en particulier de la face cachée de la Lune. Les instruments nous régalent et devraient permettre d'en savoir plus sur la nature du sol lunaire. Côté NASA, en revanche, c'est un peu la scoumoune…

Danuri devrait poursuivre sa mission au moins un an.

La Lune, c’est noir et blanc, mais c’est très joli

Les missions en orbite lunaire n’ont pas nécessairement ce côté aussi flamboyant que celles qui vont autour d’autres planètes ou qui tentent de s'y poser. On oublie régulièrement qu’autour de la Lune aujourd’hui, on trouve la sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA, Chandrayaan-2 de l’agence spatiale indienne… et Danuri, la sonde de la KARI, l’agence de la Corée du Sud.

Cette dernière, équipée de six instruments scientifiques, réalise 12 tours autour de la Lune chaque jour. Pour fêter sa 1 000e orbite le 24 mars, les équipes ont dirigé ses appareils photo vers quelques paysages splendides, en particulier sur la face cachée. Ce sont les premières de la Corée du Sud (et toujours pas de bases nazies en vue, hein). On y retrouve des clichés en haute résolution pris avec l’appareil LUTI (Lunar Terrain Imager) et des images polarisées pour identifier la nature du sol avec la PolCam (Wide Angle Polarimetric Camera).

Les images sont présentées sous formes de grands panoramas "bandes", ici la vallée de Schrödinger © KARI
Les images sont présentées sous formes de grands panoramas "bandes", ici la vallée de Schrödinger © KARI

Galerie lunaire

On y retrouve les grandes montagnes au centre du cratère Tsiolkovski (180 kilomètres de diamètre), de grands pics issus de l’impact entre la Lune et un astéroïde. Ces derniers ont été découverts lors de la mission Luna 3 et photographiés plusieurs fois par les astronautes d’Apollo.

Les montagnes au centre du cratère Tsiolkovski © KARI

On peut également contempler la vallée de Schrödinger (contrairement au chat, elle est bel et bien présente) qui mesure 320 kilomètres de long et résulte d’une « collision en chaîne » entre un groupe de météorites et la surface lunaire.

La vallée de Schrödinger © KARI

Sur ces photos du cratère Wichmann prises par la PolCam, on comprend mieux l’exploitation des résultats avec les images. En faisant varier la longueur d’onde incidente et en utilisant un filtre polarisant, la lumière réfléchie par la surface est différente (et donc, la surface a des caractéristiques différentes).

Différentes polarisations de l'instrument PolCam © KARI

La NASA discrète avant ses missions habitées

Danuri embarque aussi un instrument de la NASA, ShadowCam, qui observe les cratères obscurcis de façon permanente pour tenter de comprendre ce qui se cache dans l’ombre (et notamment si l'on y trouve ou non de la glace). Cependant, les publications de l’agence américaine sur le sujet ne sont pas très nombreuses.

À noter que la NASA a subi plusieurs petits échecs de ses mini-missions lunaires à base de CubeSats depuis le lancement de la mission Artemis I en novembre dernier. Le dernier véhicule en date est Lunar Flashlight (qui devait utiliser son laser sur les cratères du pôle Sud), envoyé en décembre dernier avec l’atterrisseur Hakuto-R et qui a tout simplement raté la Lune après des problèmes importants de sa propulsion.

Source : KBS News