La sonde orbitale lunaire Danuri © KARI
La sonde orbitale lunaire Danuri © KARI

Elle fut longtemps repoussée, mais la première mission d'exploration de la KARI, l'agence spatiale de Corée du Sud, devrait décoller le 2 août prochain. Elle s'installera en orbite autour de la Lune pour y réaliser une série de mesures avec ses six instruments… dont un en partenariat avec la NASA.

C'est autant une démonstration technologique qu'une véritable aventure scientifique.

Spécial K

La Corée du Sud est une nation dont le domaine spatial est en pleine expansion. Il y a bien sûr le domaine des satellites, au sein duquel la KARI, l'agence nationale, opère plusieurs véhicules en orbite depuis plus de 20 ans. Il y a aussi celui des lanceurs, avec la première fusée entièrement développée dans le pays (KSLV II), qui tentera une nouvelle fois d'atteindre l'espace dans les semaines à venir. Et puis, il y a l'exploration.

Pour sa première mission, c'est notre satellite naturel, la Lune, qui a été sélectionné… il y a déjà une décennie. La sonde KPLO, ou Korea Pathfinder Lunar Explorer, devait initialement décoller en 2018. À présent, c'est ce 2 août prochain que l'orbiteur devrait commencer sa mission, grâce à un lancement sur une fusée Falcon 9 de SpaceX. La date approche, et la KARI a officiellement appelé le véhicule « Danuri » (une contraction qui signifie plus ou moins « apprécions la Lune »), après une compétition publique qui s'est terminée ce mois de mai.

Objectif Lune

Danuri est une sonde cubique de 678 kg, carburant de manœuvre compris, avec deux ensembles de panneaux solaires. Après son décollage en août, elle s'approchera du point de Lagrange Terre-Lune L1, puis utilisera ses moteurs chimiques pour se propulser jusqu'en orbite. Elle y manœuvrera doucement jusqu'à la fin de l'année pour atteindre une altitude de 100 kilomètres environ et une orbite passant au-dessus des deux pôles sélènes.

Sa mission durera au moins un an sur place, mais les scientifiques espèrent plus : Danuri est conçue avec des marges conséquentes, car c'est une première pour la KARI. Néanmoins, il faut préciser que cette dernière s'est largement appuyée sur la NASA pour le design, la trajectoire et les communications de la mission (qui utiliseront le Deep Space Network américain).

Objectif en vue ! © NASA
Objectif en vue ! © NASA

Un package scientifique solide

Sur les six instruments, trois seront consacrés à l'observation optique, dont LUTI et PolCam, des imageurs coréens à faible et large champ, destinés à capturer les paysages lunaires en haute résolution pour les cartographier (avec l'ambition assumée d'utiliser ces données pour sélectionner un futur site d'atterrissage pour une mission d'ici la fin de la décennie).

La ShadowCam de la NASA complète le tableau optique. Elle est en partie conçue pour combler les déficits de l'instrument NAC (Narrow Angle Camera) embarqué sur la mission LRO, toujours en cours, et pour pouvoir mieux observer les cratères qui sont dans l'ombre en permanence aux pôles. On retrouve aussi un magnétomètre (KMAG, rien à voir avec la Formule 1), un spectromètre gamma KRGS et l'expérience DTNPL, qui vise à tester différents moyens de communication pour la sonde et son environnement direct (même… avec du Wi-Fi).