Comme prévu, le véhicule habitable de la NASA a réussi sa mission lunaire Artemis I en se posant à 18 h 40 (Paris) ce 11 décembre, dans l'océan Pacifique. Un retour sans histoire qui donne le feu vert pour les missions suivantes, prévues pour emmener des astronautes autour et sur la Lune.
Le module de service européen a lui aussi reçu les félicitations du jury.
Orion téléphone maison
Après son dernier survol lunaire pour revenir vers la Terre le 5 décembre, il ne restait que la complexe phase d'amerrissage pour que la capsule Orion termine avec succès sa mission lunaire. Les manœuvres ont été globalement plus précises que prévu, aussi la phase de transit a-t-elle été très calme, avec quelques allumages des moteurs auxiliaires pour affiner la trajectoire vers le site dédié au retour sur Terre.
La NASA avait le choix entre différentes options (toutes dans le Pacifique) et a préféré un site non loin de l'île de Guadalupe (péninsule de Baja), près des eaux mexicaines et au large de San Diego. La météo y était parfaite, avec une petite houle d'un mètre, très peu de vent et de nuages. La capsule Orion, qui continuait de son côté à accélérer alors qu'elle « tombait » vers la Terre, a presque atteint les 40 000 km/h avant de traverser l'atmosphère.
Au revoir ESM, et merci
L'une des dernières manœuvres importantes avant la rencontre avec la Terre était de larguer le module de service européen (ESM) après ses 25 jours de mission réussie. Un pincement au cœur certain pour les équipes européennes à Darmstadt, mais aussi une fierté pour la participation importante à un projet lunaire habité de long terme. Les responsables de la NASA ont plusieurs fois loué le travail accompli pour ce module, qui fournit à Orion son électricité, l'air de la capsule, sa propulsion, ses antennes et sa régulation thermique !
Après éjection (environ une heure avant de traverser l'atmosphère), l'ESM s'est éloigné avant de se désintégrer au-dessus du Pacifique. Orion, de son côté, a réussi une décélération en deux temps, avec un petit rebond (skip reentry) pour profiter au maximum du freinage offert par les couches d'air les plus denses. Dans la dernière phase du vol, à moins de 5 km d'altitude, Orion a pu éjecter ses deux parachutes d'extraction et de freinage, avant de déployer ses trois parachutes principaux. Elle s'est posée dans l'eau, exactement comme lors des nombreux exercices et simulations de la NASA au cours de la décennie passée.
Retour au calme avant Artemis II
Actuellement au sein de l'USS Portland (navire dédié aux opérations amphibies de l'US Navy) qui retourne à San Diego, la capsule Orion a été inspectée une première fois et tout semble en ordre. Elle va être transportée en camion jusqu'au Centre Spatial Kennedy dans les jours qui viennent, avant d'être ouverte et inspectée en détail par les équipes sur place.
Le processus initial va prendre 6 semaines, puis les différents composants qui ont vocation à être réutilisés (notamment les ordinateurs de contrôle de vol) seront démontés et testés avant d'être installés dans la capsule Orion dédiée à la mission Artemis II. Comme son aînée qui avait servi en 2014 à la mission de démonstration EFT-1, la capsule d'Artemis I sera transformée dans les mois à venir pour subir une nouvelle batterie de tests en 2023, après quoi elle sera mise à la retraite !
La NASA prévoit une année à venir très chargée, avec l'annonce du prochain équipage lunaire dans les mois à venir, avant de transférer les éléments du prochain exemplaire du Space Launch System en Floride et de démarrer l'assemblage. Le décollage avec les astronautes de la mission Artemis II est prévu au second semestre 2024. Avec la réussite spectaculaire d'Artemis I, tous les voyants sont au vert : les missions lunaires habitées sont de retour.
Source : Nasaspaceflight