Photo du site du Centre national de la musique (CNM) © Alexandre Boero / Clubic
Photo du site du Centre national de la musique (CNM) © Alexandre Boero / Clubic

Le géant Spotify fait face aux critiques du Centre national de la musique (CNM). Ce dernier conteste la justification de l'annonce de la hausse des tarifs en France, qui serait due à la nouvelle taxe streaming.

La sortie de Spotify fait jaser. Jeudi, le leader mondial du streaming musical a annoncé une prochaine augmentation de ses tarifs en France, en attribuant la hausse à la nouvelle taxe streaming, imposée par le gouvernement. Le CNM, pointé du doigt par l'entreprise suédoise, réplique ce vendredi 8 mars 2024, précisant que cette taxe de 1,2% sur le chiffre d'affaires n'impacte pas son propre fonctionnement, mais soutient financièrement les artistes. L'établissement public accuse Spotify de trouver une excuse pour justifier la hausse de ses tarifs.

Le CNM met les points sur les "i" avec Spotify sur l'utilisation des revenus issus de la taxe

Spotify a annoncé, jeudi, une augmentation à venir de ses tarifs en France, en invoquant la nouvelle taxe streaming mise en place depuis le 1er janvier 2024. Cette taxe sur les plateformes d'écoute de musique, représente 1,2% du chiffre d'affaires des services gratuits et payants.

Le Centre national de la musique a tenu à expliquer à quoi serviront les revenus issus de cette nouvelle taxe, évalués à environ 15 millions d'euros par les services de l'État. « Contrairement à ce qu'indique Spotify, pas un centime de cette ressource ne finance le fonctionnement du CNM ». Voilà qui a le mérite d'être clair.

Le CNM réfute donc en bloc les déclarations de Spotify selon lesquelles la taxe contribuerait au budget administratif de l'établissement. Dans le détail, celui-ci explique que le produit de la taxe sera à 100% investi dans les programmes d'aides financières qu'il déploie, pour soutenir des projets, artistes et entreprises de la musique française.

Le logo Spotify, sur smartphone © Taner Muhlis Karaguzel / Shutterstock.com
Le logo Spotify, sur smartphone © Taner Muhlis Karaguzel / Shutterstock.com

L'établissement pointe du doigt les mensonges et imprécisions de Spotify

Le CNM profite de répondre à Spotify pour rappeler l'importance de la solidarité dans une industrie musicale mondialisée, de plus en plus dépendante du streaming d'ailleurs. L'établissement ajoute que des mécanismes similaires, comme la taxe sur la billetterie dans le spectacle vivant (taux de 3,5% sur le chiffre d'affaires, loin de celui du streaming musical), ont contribué à la vitalité et à la diversité musical.

Dans sa lettre, Spotify a également mentionné un budget administratif (personnel, frais de bureau, formation professionnelle, frais techniques) de 20,2 millions d'euros pour le CNM, sur un budget total de 146 millions d'euros. « Cette somme ne correspond pas au "budget administratif" du CNM, contrairement à ce qu'indique Spotify, mais couvre les moyens alloués par l'établissement aux dispositifs non financiers à destination des professionnels de la musique ». L'établissement pense notamment aux guides-métiers et au centre de formation pour les artistes et leurs entourages, entre autres.

Le CNM dit regretter que Spotify laisse entendre que la hausse des tarifs est uniquement due à la taxe. Selon lui, sa communication serait plutôt liée à une série de décisions antérieures. Alors qui dit vrai ? Le débat est lancé.

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