Ce mardi à Dunkerque, l'État et Orange signent un accord visant à accélérer le déploiement de la fibre optique, poussant ainsi l'opérateur historique à fournir tous les efforts pour connecter au plus vite les Français.
La secrétaire d'État chargée du Numérique, Marina Ferrari, et Orange se donnent rendez-vous aujourd'hui sur le territoire de la Communauté urbaine de Dunkerque, dans le Nord, pour signer un accord visant à donner un coup d'accélérateur sur le chemin de la réduction de la fracture numérique. Car si la France est l'un des pays où la part de locaux raccordables à la fibre est la plus importante (83%), l'opérateur historique était dans le viseur du gouvernement et de l'ARCEP, l'autorité des télécoms, pour un ralentissement de son activité dans les zones dites moins denses, appelées « zones AMII ».
Orange s'engage auprès de l'État à mettre en place un « raccordement à la demande » à la fibre
L'accord stratégique signé entre l'État et Orange vise à relancer le déploiement de la fibre en France. Malgré les avancées récentes, un ralentissement a été constaté dans certaines régions. L'objectif, fixé par Emmanuel Macron lui-même, qui est d'atteindre la généralisation de la fibre d'ici 2025, paraît de plus en plus difficile à tenir. Mais cet accord, qui intervient après neuf mois d'âpres négociations, remet une pièce dans la machine.
L'annonce vise clairement à assurer la réalisation de l'objectif de généralisation de la fibre d'ici 2025. Marina Ferrari, qui ne cache pas être très engagée dans la réduction de la fracture numérique après l'avoir elle-même constatée sur le terrain local en son temps, entend s'appuyer sur les opérateurs, l'ARCEP et les collectivités pour garantir la cohérence et la rapidité des déploiements.
Dans le détail, l'accord prévoit la reprise des déploiements avec toute l'infrastructure de posée à hauteur de 98,5% dans les zones AMII. Ensuite, il officialise la mise en place d'un raccordement à la demande. Le bureau du secrétariat d'État au Numérique nous indiquait lundi, lors d'un point presse, qu'« Orange, en tant qu'opérateur commercial, s'engage à traiter les clients qui lui demanderont d'avoir la fibre ».
Orange va rattraper son retard, tout en maintenant les tarifs sociaux
Il y a en tout cas aujourd'hui de vraies disparités de couverture en France, dans ces fameuses zones moyennement denses. Des communes sont par exemple en-deçà des 80% de raccordements. Un rattrapage prioritaire des déploiements doit justement permettre de passer, d'ici fin 2025, à 98,5% encore plus vite. Et d'ici fin 2024, ce devrait être le cas dans 55 agglomérations prioritaires, comme la Métropole d'Aix-Marseille, l'Agglomération d'Agen, la Communauté urbaine de Dunkerque ou encore celle de Besançon. Les communes en retard bénéficieront d'un effort de rattrapage franchement significatif, avec le déploiement de 140 000 lignes d'ici 2024.
Deux options étaient sur la table : soit le gouvernement laissait l'ARCEP sanctionner Orange, soit il négociait un assouplissement des délais, pour que tout le monde aille dans le bon sens. Les discussions avaient débuté avec les engagements formulés par Orange par courrier. Puis l'ARCEP a rendu ses conclusions, et des réunions de travail ont eu lieu. C'est la secrétaire d'État qui menait dernièrement ces échanges, à mettre au crédit de son prédécesseur, Jean-Noël Barrot, désormais chargé de l'Europe au sein du gouvernement.
lls auront permis à Marina Ferrari d'opter pour la seconde option. En plus des engagements dont nous parlions, l'opérateur historique s'est aussi engagé à maintenir des tarifs sociaux dans les années à venir (autour de 6 euros environ), pour faire face notamment à la fermeture du cuivre et permettre aux Français davantage frappés par la crise d'assurer leur bascule vers la fibre optique plus sereinement.
10 juillet 2024 à 14h39