Deux drapeaux représentant la France et les pirates, symboles de la cyberattaque dont les ministères ont été victimes, ce 11 mars 2024 © iunewind / Shutterstock
Deux drapeaux représentant la France et les pirates, symboles de la cyberattaque dont les ministères ont été victimes, ce 11 mars 2024 © iunewind / Shutterstock

Les pirates du groupe Anonymous Sudan ont lancé une cyberattaque massive contre la France, lundi. En fin de soirée, les hackers s'amusaient de voir les dégâts provoqués et la couverture médiatique engendrée.

Les hackers ont des motivations financières et/ou politiques, lorsqu'ils mènent des attaques informatiques contre des institutions telles que des ministères, comme ce fut le cas le lundi 11 mars 2024 en France. Mais derrière les pirates, on retrouve des êtres humains, faits de chair et de sang qui aiment montrer que leur égo a été satisfait. Les hackers pro-russes du groupe Anonymous Sudan, responsables de l'attaque, le prouvent en provoquant un peu plus les autorités.

Le groupe de hackers qui a attaqué la France lundi s'amuse de la pagaille provoquée

« Cela fait plus de 24 heures, et la "cyber-équipe" de crise déployée s'est révélée inutile », a écrit le groupe Anonymous Sudan cette nuit peu avant minuit. Mais comme nous avons pu le constater, la provocation ne s'arrête pas là.

« L'attaque est toujours en cours et nous nous détendons pendant que leurs systèmes brûlent. Telle est la situation au sein de la "cyber-crise team" », ont-ils ajouté, en français et en anglais. Il faut dire que l'attaque a provoqué d'importantes perturbations, ravivé les craintes à 136 jours des Jeux olympiques de Paris, et conduit à une grosse couverture médiatique.

Voici ce que disent les pirates du groupe Anonymous Sudan, sur leur canal Telegram © Capture d'écran Clubic
Voici ce que disent les pirates du groupe Anonymous Sudan, sur leur canal Telegram © Capture d'écran Clubic

Les premiers courriers électroniques évoquant un incident sur le réseau interministériel de l'État ont été reçus au sein des ministères dès lundi matin. Plusieurs d'entre eux, ainsi que les services du Premier ministre Gabriel Attal, auraient été touchés. Les pirates auraient œuvré en lançant une attaque DDoS (par déni de service). Ce type de cyberattaque consiste à envoyer un très grand nombre de requêtes par vagues à une cible, un site internet par exemple, pour le ralentir et l'empêcher de le faire fonctionner. Le groupe La Poste est l'une des récentes victimes de ce type d'attaque.

Anonymous Sudan, un collectif qui soutiendrait la Russie et fait de lourds dégâts

En ce qui concerne le responsable de la cyberattaque menée contre les ministères français, le groupe Anonymous Sudan n'est pas inconnu sur notre territoire. Coutumier du fait s'agissant des attaques DDoS, il se fait remarquer depuis plus d'un an dans diverses régions du monde. S'il paraît défendre une idéologie islamiste, ses membres sont surtout animés par des intentions politiques largement favorables à la Russie.

Autrement dit, ces hackers, qui ont pris l'habitude de communiquer en anglais et en arabe, n'ont pas de liens avérés avec le Soudan. Cela ne signifie pas pour autant qu'ils sont financés par le Kremlin directement. Aucun élément ne permet de l'affirmer à ce stade. Néanmoins, en août 2023, le collectif avait menacé la France de représailles si celui-ci intervenait lors du putsch au Niger, durant lequel des « Vive la Russie » furent scandés.

Ces derniers jours, le groupe Anonymous Sudan a frappé l'opérateur télécom numéro un en Israël, Partner (anciennement possédé par Orange), le 7 mars, au lendemain d'une dévastatrice attaque DDoS qui avait mis à terre les infrastructures de communications égyptiennes.