Le PDG Europe du constructeur chinois BYD, Michael Shu, souhaite prendre ses distances avec les comparaisons établies entre son entreprise et Tesla. Il insiste en affirmant que la trajectoire et la vision de BYD sont uniques.
BYD est certainement le constructeur asiatique qui a le plus de moyens pour faire de l'ombre à Tesla. Ses véhicules sont plus que sérieux. La berline Seal vise directement les fans de Model 3 et le SUV Seal U est là pour se placer en face de la Model Y. Pourtant, BYD veut bien marquer son territoire. Dans une interview donnée auprès de Automotive News Europe, Michael Shu explique pourquoi l'étiquette de « Tesla chinois » que l'on colle volontiers à BYD ne rend pas justice à l'entreprise.
Des stratégies divergentes
En réalité, si on prête ce nom à BYD, c'est plutôt par le look de ses voitures qui n'est pas sans rappeler son concurrent américain et les segments qu'elles occupent. Pourtant, Shu insiste en expliquant que « les stratégies sont très différentes » entre les deux marques. En effet, BYD ne se contente pas seulement de produire des voitures électriques sous une marque unique et dispose d'autres arguments.
« BYD possède un vaste portefeuille de marques et de technologies, y compris des hybrides rechargeables, alors que Tesla ne fabrique que des voitures électriques avec une seule marque » rappelle Shu. BYD possède plusieurs marques, chacune ciblant un segment de marché spécifique : BYD pour des modèles d'entrée de gamme, Denza pour le segment supérieur et Yangwang « au sommet » selon les dires de Shu. Cette dernière vient d'ailleurs de dévoiler une hypercar, la U9.
BYD, en pleine ascension
L'entreprise nourrit des ambitions assez sérieuses, et pour le moment cela semble lui réussir. En 2023, BYD a non seulement détrôné Volkswagen en tant que premier constructeur automobile en Chine, mais a également dépassé Tesla. Elle est ainsi devenue le leader mondial des ventes de voitures électriques. Pas si mal, pour une marque qui n'a même pas trente ans !
BYD a aussi le marché européen dans le collimateur et souhaiterait viser 5 % du marché électrique européen, soit environ 70 000 unités. On comprend bien que BYD désire avoir sa propre image de marque et ne plus être considérée comme un simple ersatz de Tesla. Se défaire de cette image risque de prendre un peu de temps tant l'entreprise de Musk a fait progresser indirectement le marché de l'électrique depuis 10 ans.
Source : Automobile Propre