Les super applications sont très populaires en Chine © Ole.CNX / Shutterstock
Les super applications sont très populaires en Chine © Ole.CNX / Shutterstock

Craignant pour son monopole, Apple aurait déclaré la guerre aux super applications, comme le dénoncent les régulateurs américains dans leur document de plainte ciblant la marque à la pomme. Ces plateformes, peu développées en Occident, sont particulièrement populaires en Asie, et en Chine notamment.

La semaine dernière, le département de la Justice américain a intenté une vaste action en justice contre Apple, l'accusant d'abus de position dominante et de pratiques déloyales pour maintenir le monopole de l'iPhone. L'un des éléments clés de la plainte porte sur les super applications, que le géant californien aurait intentionnellement bridées sur iOS.

Lors d'une présentation au conseil d'administration, les super apps auraient été décrites comme un « obstacle majeur » à la hausse des ventes de l'iPhone dans les pays où elles sont populaires.

C'est quoi, une super application ?

Les super applications proposent des services tout-en-un. Elles sont composées de plusieurs mini-programmes pouvant répondre à la plupart des besoins des utilisateurs. Par exemple la messagerie, le shopping, les services financiers, la commande de nourriture, le transport, etc. La plus connue d'entre elles est chinoise et appartient au géant Tencent, il s'agit de WeChat.

Cette super application est incontournable dans l'Empire du Milieu, où quasiment la moitié de la population l'utilise régulièrement. En Occident, et particulièrement en Europe, les exemples de super apps sont bien moins nombreux. À vrai dire, il n'en existe aucune vraiment comparable à WeChat et à son ampleur. Une situation à laquelle un certain Elon Musk veut d'ailleurs remédier, puisqu'il ambitionne d'intégrer X.com, anciennement Twitter, à une super application sur le modèle chinois.

Selon le département de la Justice, Apple a instauré d'importantes restrictions pour empêcher ce type de services d'émerger. L'entreprise aurait estimé qu'un utilisateur exploitant une super application aurait beaucoup moins de chances d'être lié à un seul écosystème, en l'occurrence, iOS.

Apple aurait bridé les super apps sur iOS © Apple
Apple aurait bridé les super apps sur iOS © Apple

Des restrictions pour brider les super apps sur iOS

La marque à la pomme empêche les développeurs de mettre leurs super apps sur l'App Store en exigeant que les mini-programmes qui les composent soient affichés sous la forme d'une « liste plate et textuelle » plutôt que sous la forme d'icônes, un design bien plus attrayant. De même, ces mini-programmes ne peuvent pas être catégorisés sur iOS, empêchant les développeurs d'arranger l'interface comme bon leur semble.

La plainte mentionne également le fait que les mini-programmes n'ont pas la possibilité d'exploiter l'API permettant d'intégrer les achats in-app. Une restriction toutefois levée par la firme de Cupertino au mois de janvier, peut-être car elle était au courant de l'enquête menée par le département de la Justice…

Cette affaire, qui s'intéresse également à l'OS embarqué Apple CarPlay, devrait constituer l'un des plus importants procès antitrust de l'histoire des États-Unis.

Source : The Verge