Elon Musk, propriétaire de X.com, a récemment annoncé son intention de supprimer la fonction permettant de bloquer d'autres comptes, estimant que cela « n'a pas de sens ». Mais cette décision soulève bien des inquiétudes quant à la lutte contre le cyberharcèlement sur le réseau social.
Depuis le rachat de Twitter pour 44 milliards de dollars en 2022, Elon Musk ne cesse de modifier le fonctionnement de la plateforme, rebaptisée « X » depuis plusieurs mois. Sa dernière idée en date ? La suppression pure et simple de la fonction « bloquer », qui permet actuellement à un utilisateur d'empêcher un autre compte de voir ses publications ou d'interagir avec lui.
« Le blocage va être supprimé en tant que fonctionnalité, sauf pour les messages privés », a ainsi tweeté Elon Musk il y a quelques jours, en réponse à un utilisateur qui l'interrogeait sur ce sujet. Cette décision a immédiatement suscité de vives réactions, puisque beaucoup y voient une menace pour la sécurité et le bien-être des utilisateurs sur la plateforme.
Une distinction claire entre bloquer et masquer
Actuellement, X.com propose deux options pour se protéger des comptes indésirables : le blocage et le masquage (ou « mute »). Si ces deux fonctionnalités peuvent sembler similaires au premier abord, elles présentent en réalité des différences majeures.
Lorsqu'un utilisateur bloque un compte, celui-ci ne peut plus voir ses tweets, ses abonnés ou sa liste d'abonnements. La personne bloquée ne peut pas non plus mentionner dans ses tweets l'utilisateur qui l'a bloqué. En revanche, l'option « masquer » est plus souple. Elle permet simplement de ne plus voir les tweets d'un compte dans son fil d'actualité, sans pour autant empêcher ce compte d'interagir avec vous.
C'est donc cette distinction qu'Elon Musk semble vouloir supprimer en ne conservant que la fonction « masquer ». « La fonction de blocage sera plus musclée et facile à mettre en place. C'est la meilleure solution pour rendre invisible tout ce qui est publié par le compte masqué. Il sera possible de continuer de suivre ce même compte si besoin, tout en l'empêchant de vous contacter par message privé », a-t-il expliqué sur son profil.
Mais pour de nombreux utilisateurs, ce n'est pas suffisant. En effet, il est facile d'imaginer que la suppression du blocage les expose davantage au harcèlement et aux comportements toxiques en permettant aux comptes malveillants de continuer de les cibler indirectement, même après avoir été masqués.
Quel impact pour les utilisateurs ?
La suppression de cette fonction « bloquer » sur X.com fait craindre à de nombreux utilisateurs une recrudescence du harcèlement en ligne. En effet, cette option est très souvent privilégiée par les victimes de cyberharcèlement pour se protéger de leurs agresseurs. Sa disparition les rendrait plus vulnérables face aux messages haineux.
Plusieurs internautes tentent de faire front. De la même manière, plusieurs associations mettent en garde contre cette décision qui pourrait considérablement accentuer les risques pour les mineurs.
Au-delà du harcèlement, c'est aussi la question du respect de la vie privée et de la loi qui est en jeu. Si Musk ne s'est pas encore prononcé sur la date de disparition de la fonction de blocage, cela pourrait prendre plus de temps que prévu. En effet, X.com risque de rencontrer des obstacles liés aux règles de l'App Store et du Play Store. Parmi leurs nombreuses règles, il est précisé que les applications qui reposent sur du contenu généré par les utilisateurs, tels que les réseaux sociaux, doivent offrir la possibilité de bloquer les utilisateurs abusifs.
Cependant, comme cela a été vu lors du changement de nom (l'App Store interdit les applications dont le nom ne comporte qu'une seule lettre), Apple peut certaines fois faire preuve de plus de flexibilité. Reste également à voir si Elon Musk maintiendra sa décision malgré les critiques, ou s'il fera machine arrière comme il l'a déjà fait par le passé sur certains sujets clivants.
- Instantané dans l'information
- Messages courts
- Hashtags, tendances, tweet et retweet
Source : Cerfia sur X.com