Les sénateurs réfléchissent à la possibilité de mettre en place des blocages sur les réseaux sociaux en cas d'urgence. Une disposition imaginée en réponse aux dernières émeutes urbaines.
Emmanuel Macron avait l'été dernier, après les émeutes urbaines, pointé du doigt les effets néfastes des réseaux sociaux, et évoqué la possibilité de tout simplement les bloquer en cas de nouveau soulèvement. Et cela ne devrait pas rester que des paroles en l'air, puisque le Sénat étudie actuellement la possibilité d'appliquer des mesures de suspension sur les réseaux en cas de besoin.
Les réseaux sociaux ont accru le problème des émeutes
Le Sénat est formel. Les émeutes de juin et juillet 2023 ont été amplifiées par les réseaux sociaux. Ils auraient en effet permis « la coordination de rassemblements violents », et auraient créé la possibilité d'une « concurrence » entre émeutiers de différentes zones géographiques.
Des plateformes comme Snapchat auraient ainsi « conféré aux violences une dimension ludique. » Une accusation qui n'est pas neuve, puisqu'elle avait déjà en 2005 touché cette fois la télévision, certains commentateurs expliquant que la couverture médiatique au jour le jour des émeutes auraient créé une sorte d'émulation entre les cités pour savoir qui serait à l'origine des troubles les plus spectaculaires.
Certaines fonctions potentiellement bloquables à l'avenir ?
Un rappel qui n'est semble-t-il pas pris en compte par les sénateurs, qui veulent introduire une mesure légale permettant de bloquer « certaines fonctionnalités des réseaux sociaux » à l'occasion d'émeutes.
« L'idée n’est pas de mettre en place un système qui s'applique en permanence ou qui soit généralisé, mais de pouvoir donner cette possibilité dans le cas d'émeutes avec des situations particulièrement tendues » détaille ainsi le rapporteur de la mission sénatoriale, l'homme politique LR François-Noël Buffet.
Reste que cette tentation pourrait très facilement être prise comme la volonté d'établir un contrôle étatique plus grand sur ces plateformes, ce qui pourrait être considéré comme dangereux pour la liberté en ligne. Alors, restera-t-on au simplement niveau d'une réflexion, ou de véritables mesures verront-elles tout de même le jour ?
- Photos et vidéos éphémères.
- Filtres et effets créatifs.
- Messagerie instantanée privée.
Source : Libération, Senat