Alors que les nouvelles règles européennes font peser des obligations de transparence stricte sur les grandes plateformes du web, ces dernières ne font clairement pas assez d’effort selon un nouveau rapport.
Devenues un sujet de débat politique à part entière, les publicités affichées sur le web continuent d’avoir un fonctionnement assez opaque. C’est en tout cas ce que laisse entendre un rapport publié par la fondation Mozilla (qui édite le navigateur Firefox) et l’entreprise Check First, spécialisée dans la lutte contre la désinformation.
Un besoin de transparence
Alors que le Digital Services Act (DSA) exige que les « contrôleurs d’accès » mettent à disposition du public et des ONG leurs « bibliothèques publicitaires », la plupart des grandes plateformes traînent des pieds face à cette nouvelle obligation. Une mise en conformité bancale plutôt gênante au moment ou « des élections vont avoir lieu dans l’UE et partout dans le monde », explique Mozilla.
20 octobre 2022 à 15h00
Concrètement, le DSA exige que le registre des publicités de chaque plateforme permette d’identifier « la personne physique ou morale qui a payé pour la publicité » et « la personne physique ou morale pour le compte de laquelle la publicité est présentée ». Malheureusement, ces informations ne sont pas toujours faciles à trouver.
X (ex-Twitter) très mauvais élève
Selon le rapport publié par Mozilla, la pertinence et l’utilité de ces registres publicitaires « varient énormément selon les plateformes ». Chez X par exemple, la base de données existe bel et bien, mais sous la forme d’un fichier .csv complexe à analyser et qui ne contient que peu d’informations pertinentes. Une « déconvenue majeure » pour Mozilla et Ckeck First. La situation n’est guère mieux chez Bing qui propose une interface web incapable de comprendre les caractères accentués, ou chez Google qui ne permet même pas de faire une recherche par mot clé. Seuls LinkedIn et TikTok semblent tirer quelque peu leurs épingles du jeu.
Une situation globale qui fait tout de même dire à Mozilla qu’aucune plateforme n’est « apte à répondre aux besoins des équipes de recherche » en raison notamment du manque complet d’interopérabilité qui empêche d’avoir un aperçu rapide et complet des grandes opérations de communications multi-plateformes de certaines marques ou de certaines entreprises. Mozilla souligne tout de même que le DSA a obligé chaque plateforme à mettre en ligne sa bibliothèque publicitaire, ce qui est malgré tout un progrès. Une manière de voir le verre à moitié plein.
27 mars 2024 à 20h50
Source : Mozilla