Les deux géants Google et Microsoft se voient reprocher d'inonder les petits moteurs recherche rivaux d'annonces indésirables, ce qui pourrait leur valoir une enquête antitrust en Europe.
Google et Microsoft auraient, selon des données consultées et examinées par Politico (transmises de façon anonyme), mis à mal certains moteurs de recherche. Ils auraient en effet limité le nombre de publicités de grande valeur sur ces derniers tout en les inondant d'annonces indésirables de faible valeur qui peuvent s'apparenter à du spam. Les deux entreprises conserveraient ainsi les publicités à plus forte valeur pour leur propre compte, c'est-à-dire pour les résultats qu'ils proposent.
Des publicités indésirables qui défavoriseraient les « petits » moteurs de recherche au profit de Bing et Google
On considère une publicité comme un spam dès lors qu'elle apparaît dans les résultats de recherche sans avoir un vrai lien avec la requête tapée dans le moteur, avec le risque de rediriger ainsi l'utilisateur vers une source moins fiable.
Pousser ces annonces publicitaires à faible valeur vers de plus petits moteurs de recherche, du type DuckDuckGo, Ecosia ou Qwant, pourrait ainsi les défavoriser au profit de Google et Bing, les moteurs de recherche de la firme de Mountain View et de Microsoft. Une pratique qui n'est pas sans rappeler l'affaire Google Shopping, qui avait valu au géant américain une amende de 2,4 milliards d'euros infligée par l'Union européenne en 2017.
Des accords désavantageux ?
L'avantage d'indexer respectivement 600 milliards et 150 milliards de pages web (pour 90 % et 7 % de parts de marché) permet à Google et Microsoft de conclure des accords avec les moteurs de recherche alternatifs. DuckDuckGo utilise par exemple la plateforme Microsoft Advertising pour ses publicités. Et dès lors que vous quittez le site du moteur de recherche, vous vous soumettez aux politiques de Microsoft en matière de collecte de données.
En réaction, Google indique que les annonces enregistrées auprès de ses partenaires peuvent aussi bien apparaître sur Google que sur le moteur d'un partenaire. Mais la société « a mis en place des algorithmes qui contrôlent les types d'annonces diffusées ». Qwant, dont les publicités proviennent de Microsoft Advertising et Qwant Advertising, a confirmé l'impact négatif que peuvent avoir ces publicités à faible valeur sur l'expérience utilisateur.
Source : Politico