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Craignant une nouvelle amende record, Google, sous le coup d'une autre enquête, tenterait de trouver un arrangement à l'amiable avec les autorités européennes. L'entreprise est suspectée de pratiques antitrust dans le secteur de la publicité en ligne.

Le 22 juin 2021, la Commission européenne annonçait officiellement avoir ouvert une enquête, une de plus, visant à déterminer le comportement potentiellement anticoncurrentiel de Google sur le marché de la publicité en ligne. Bruxelles soupçonne en effet la firme de Mountain View de favoriser ses propres services au détriment des fournisseurs de services, annonceurs et éditeurs en ligne concurrents. Mais voilà que Reuters nous apprend que, trois mois plus tard, Google tente de passer un accord à l'amiable avec les autorités européennes. Pour limiter la casse ?

L'UE pense que Google ne respecte pas l'équité sur le marché publicitaire en ligne

L'enquête menée par la Commission européenne doit permettre d'examiner si Google fausse ou non la concurrence en limitant l'accès de tiers aux données des utilisateurs à des fins publicitaires, que ce soit sur des sites web ou des applications, et en ne préservant ces données-là que pour son propre usage.

En collectant des données utilisées pour mener une publicité ciblée, Google vend des espaces publicitaires et fournit des services intermédiaires d'annonces en ligne. À ce titre, la firme américaine est présente « à presque tous les niveaux de la chaîne de fourniture en ce qui concerne l'affichage publicitaire en ligne », expliquait en juin la vice-présidente en charge de la Concurrence de la Commission européenne, Margrethe Vestager. Cette dernière craint que la concurrence sur ce marché ne soit pas équitable. L'enquête de l'UE est aussi justifiée par le fait que de nombreux éditeurs ne parviennent à financer des contenus gratuits en ligne pour les consommateurs que grâce à cet affichage publicitaire en ligne.

La Commission est actuellement en train d'examiner, par exemple, l'obligation pour les services, annonceurs et éditeurs de passer par les services Display & Video 360 (DV360) et/ou Google Ads de Google pour acheter de l'affichage publicitaire sur YouTube ; ou encore les fameux outils découlant de sa Privacy Sandbox (dont le traçage sans cookies, FLoC), qui mettraient fin aux cookies tiers de Chrome, avec leur lot d'incidences sur l'intermédiation en matière d'affichage publicitaire en ligne.

La stratégie de Google pour limiter la casse face à la Commission européenne

Alors que les enquêtes antitrust ont déjà coûté quelque 8 milliards d'euros à Google en amendes diverses, le géant au moteur de recherche négocierait avec Bruxelles pour s'éviter une trop lourde amende. Rappelons que cette enquête antitrust pourrait contraindre la firme à payer une note pouvant aller jusqu'à 10 % de son chiffre d'affaires annuel. On parle donc d'une somme qui pourrait potentiellement avoisiner les 15 milliards d'euros.

Google a donc fait une proposition (sans doute chiffrée) à la Commission européenne, qui n'a d'ailleurs pas souhaité commenter la discussion. On peut ici imaginer que les deux parties discutent. Mais, si un accord à l'amiable doit être trouvé, il est certain que cela ne sera pas en quelques jours ni semaines. Cette solution ne reste, à ce stade, que purement théorique, puisque lors des trois dernières enquêtes traitées par l'UE à l'encontre de Google, la Commission avait coché la case sanction plutôt que celle de la négociation.

Pendant ce temps, Google reste visé par une autre enquête portant sur Google Assistant, soupçonné d'être favorisé au détriment des concurrents sur le marché des assistants vocaux. En France, l'entreprise a aussi récemment fait appel de l'amende d'un demi-milliard d'euros infligée par l'Autorité de la concurrence en juillet dernier, cette fois dans le cadre des droits voisins.

Source : Reuters