La question de la surveillance algorithmique devient de plus en plus réelle en France. Un essai grandeur nature va ainsi avoir lieu à Paris ce week-end.
Les autorités politiques ces dernières années n'ont pas fait mystère de leur volonté d'utiliser la vidéosurveillance algorithmique. Ce procédé technologique doit, selon elles, permettre de détecter sur des grandes masses des anomalies pouvant annoncer un événement grave, comme par exemple un attentat, et ce, sans pour autant utiliser une technique aussi invasive que la reconnaissance faciale. Et malgré les protestations, ce nouveau type de vidéosurveillance va s'inviter à nouveau ce week-end en France.
Un concert et un match de football pour le test
La loi relative aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 promulguée en mai dernier intégrait des dispositions permettant l'utilisation de la vidéosurveillance algorithmique. Et l'on commence à en voir les effets. Car après un premier test effectué les 3 et 5 mars à l'occasion de deux concerts du groupe Depeche Mode à l'Arene de Bercy, c'est un essai plus important qui a été décidé.
Le système Cityvision, développé par l'entreprise française Wintics, sera ainsi utilisé par la RATP entre le samedi 20 avril à 14h et le dimanche 21 avril à 6h pour exploiter les caméras des grandes stations de l'ouest parisien Nanterre-Préfecture (RER A) et La Défense-Grande Arche (RER A et ligne 1 de métro). Ce premier test sera effectué en relation avec le concert du groupe Black Eyed Peas à La Défense Arena.
Le second essai concerne lui la SNCF, et couvre les journées allant du 19 au 22 avril, avec l'exploitation « des images issues des 118 caméras installées en gare de Paris-Gare de Lyon et du pont du Garigliano » selon la préfecture de police. L'objectif ici est de couvrir le match de football de Ligue 1 PSG-Lyon.
Des données conservées durant un an
Les anomalies à détecter seront similaires dans les deux événements. Le système de vidéosurveillance algorithmique recherchera ainsi : des franchissement ou présence d’une personne dans une zone interdite ou sensible ; une densité trop importante de personnes ; un potentiel mouvement de foule ; ou la présence d’objets abandonnés.
Une fois le week-end passé, les données seront par ailleurs gardées encore un certain temps. « Les opérations de collecte, de consultation, de communication, de modification et d'effacement des images faisant l'objet d'une analyse algorithmique, ainsi que les signalements générés par le traitement font l'objet d'un enregistrement. Ces données sont conservées douze mois » a précisé la préfecture de police de Paris dans son arrêté.