Une femme qui glisse un bulletin de vote, peut-être votera-t-on un jour pour des IA © Andrew Rafalsky / Shutterstock
Une femme qui glisse un bulletin de vote, peut-être votera-t-on un jour pour des IA © Andrew Rafalsky / Shutterstock

À Cheyenne, une ville américaine de 65 000 habitants, une IA s'est portée candidate aux prochaines élections municipales, pour devenir maire, oui. Mais la démarche se heurte à une certaine opposition d'OpenAI.

Si de nombreuses candidatures aux imminentes élections législatives françaises nourrissent la polémique, qu'aurait-on dit si une intelligence artificielle s'était présentée pour prendre le destin de votre circonscription entre ses « mains » ? Aux États-Unis, Victor Miller, 42 ans, a carrément osé. Il a tout simplement déposé la candidature de VIC, un chatbot fonctionnant grâce à l'IA, dans le but de conquérir la mairie de Cheyenne, dans l'État du Wyoming.

Un chatbot comme candidat à la mairie ? OpenAI n'est pas d'accord

Victor Miller l'explique à nos confrères américains de CNN, VIC est l'acronyme de virtual integrated citizen, que l'on pourrait traduire en français par « citoyen virtuel intégré ». Monsieur Miller a mis au point le robot conversationnel VIC en s'aidant de la technologie d'OpenAI, à l'origine du célébrissime ChatGPT.

Le « papa » de VIC explique que son intelligence artificielle serait apte à prendre toutes les décisions politiques, et donc à gouverner la ville, sans étiquette démocrate ni républicaine apparente. Convaincu que VIC pourrait « aider la municipalité », Victor Miller se heurte néanmoins à l'opposition d'OpenAI.

La firme californienne a pris la décision de priver Victor, mardi 18 juin, de l'accès à son outil, évoquant une utilisation contraire à ses politiques. OpenAI rappelle ne pas vouloir interférer dans quelconque campagne politique ni servir à la création de « matériel » de campagne personnalisé.

VIC va tenir une sorte de meeting en répondant aux questions des électeurs

La candidature de VIC n'est en tout cas pas tombée dans l'oreille d'un sourd. Chuck Gray, qui n'est autre que le secrétaire d'État du Wyoming, a déclaré suivre de près l'initiative de Victor Miller, même s'il a indiqué qu'un robot IA n'était juridiquement pas un électeur qualifié, condition indispensable pour concourir à une élection dans l'État américain.

Victor ne compte en tout cas pas lâcher l'affaire. Si la version publique de VIC a été mise hors jeu par OpenAI, l'homme peut toujours utiliser son propre compte ChatGPT. Et vous allez voir qu'il n'en démord pas, puisqu'il compte se rendre dans une bibliothèque de la ville, muni d'un microphone, qui permettra aux électeurs de directement poser leurs questions à son intelligence artificielle, à l'aide de la fonctionnalité voix-texte. Une sorte de mini-meeting de VIC, quoi.

OpenAI a aussi pris des mesures de l'autre côté de l'Atlantique, au Royaume-Uni où Steve Endacott, à la tête de l'entreprise spécialisée dans l'IA Neural Voice, présente une intelligence artificielle, Steve, sur un site internet dédié et propose aux électeurs de lui poser des questions à l'aide de la voix. Si le site marche toujours, l'outil ne fonctionne évidemment plus grâce à ChatGPT.

ChatGPT
  • Chat dans différentes langues, dont le français
  • Générer, traduire et obtenir un résumé de texte
  • Générer, optimiser et corriger du code
10 / 10

Source : CNN