Simplon dispense des formations au codage et aux métiers techniques du numérique. © Apple
Simplon dispense des formations au codage et aux métiers techniques du numérique. © Apple

Le géant Apple et le français Simplon célèbrent 5 ans de partenariat et de formation au code Swift avec le programme Apple Foundation. Nous sommes allés à la rencontre du co-fondateur et président de l'école, Frédéric Bardeau.

Cela fait cinq années qu’Apple et Simplon travaillent main dans la main pour offrir une formation professionnelle et gratuite au code à des milliers de développeurs et entrepreneurs. Tout a commencé en 2019 à Montreuil dans l’est de la banlieue parisienne (93) dans les locaux de Simplon, école fondée en 2013 par Frédéric Bardeau, avec le programme Apple Foundation Program. Une formation gratuite de quatre semaines qui permet aux étudiants, quels que soient leur origine et leur cursus, de découvrir le langage de programmation Swift qui sert au développement et à la mise au point des applications de l’écosystème Apple (macOS, iOS, watchOS, etc.). L’objectif est de former les participants au code de la Pomme, peu importe s’ils ont déjà eu une expérience dans le domaine auparavant.

Cinq années de partenariat entre Apple et Simplon

Depuis 2022, cette formation a été complétée par l’Advanced Apple Foundation Program qui permet aux étudiants d’obtenir une certification professionnelle de niveau bac +3 dans le développement d’applications. Les étudiants ont tous accès à du matériel Apple dernier cri et à une méthodologie d’apprentissage unique dispensée par des professionnels du secteur. À l’issue de cette formation accessible dans cinq villes françaises (Montreuil, Marseille, Lille, Lyon et Toulouse), certains élèves peuvent même rejoindre l’Apple Developer Academy à Naples. Un programme de neuf mois offrant une formation toujours plus avancée en programmation et en design, et qui intègre des étudiants des quatre coins du globe.

À l’occasion de ces cinq années de partenariat entre Apple et Simplon, nous avons pu rencontrer Frédéric Bardeau, le président et cofondateur de l’école, que nous avions déjà croisé début 2020, juste avant l’épidémie de Covid-19. Une success-story qui a depuis largement dépassé les frontières de l’Hexagone (pas moins de 125 écoles ouvertes dans 26 pays !).

Frédéric Bardeau, le président et cofondateur de l'école Simplon. © Nicolas Guyot
Frédéric Bardeau, le président et cofondateur de l'école Simplon. © Nicolas Guyot


Clubic : Bonjour Frédéric Bardeau. Pouvez-vous expliquer à nos lecteurs ce qu'est exactement Simplon ?

Frédéric Bardeau : Si vous connaissez l'École 42 de Xavier Niel, nous sommes quelques entrepreneurs à avoir eu la même idée à peu près au même moment. La première vague des bootcamps à la française. Ces formations intensives sont nées aux États-Unis en 2010-2011. Il y a un certain nombre de geeks en France qui se sont dit alors : « c'est génial ce truc, il faut qu'on fasse la même chose ! » Et dans un mouchoir de poche, en quelques mois, l’École 42, Le Wagon et Simplon se sont lancés. Nous avions 10 000 € de fonds propres et nos petits locaux étaient rue du Simplon dans le 18e à Paris. Et là, on voit que Xavier Niel met 10 millions d'euros pour faire la même chose…

Nous sommes donc tous partis sur le même couloir de nage. De notre côté, nous avons misé sur le côté hyper inclusion, diversité sociale, solidaire. Nous avons démarré avec une première promo à Montreuil et puis après, nous avons pris une vague qui ne s'arrête pas. Pourquoi ? Parce que les gens qui s’inscrivent ont du talent. Chez Pôle emploi, il y en a plein. D’un autre côté, les entreprises pleurent parce qu'elles n'arrivent pas à recruter. Le truc était tellement évident sur le papier.

Du coup, comment fonctionne votre modèle économique ?

Concrètement, cela a été le plus difficile à mettre au point parce que notre formation est gratuite. Les apprenants ne payent rien, les ordis sont donnés. C'est ça qui est compliqué. Nous avons le soutien de France Travail, des régions, mais aussi des subventions, du mécénat et du sponsoring comme c'est le cas avec Apple. Quand tu mixes tout ça, ça te fait une cote bien taillée où plus tu arrives à trouver des apprenants et du financement, plus tu arrives à former. Donc, d'une petite promo au tout début de Simplon, nous sommes passés à 7 000 étudiants par an maintenant.

« Sur l'Apple Foundation Program, il y a un énorme cahier des charges »

Dans le cadre du programme Apple Foundation Program, vous devez avoir des obligations ?

Oui, il faut que nous respections le programme pédagogique, la méthodologie. Nous avons un certain nombre de contraintes techniques. Apple est une entreprise extrêmement exigeante, perfectionniste. Ça, nous le voyons dans leurs produits, mais aussi dans notre partenariat. Il y a un énorme cahier des charges. Il faut savoir qu'ici, le Wi-Fi, les écrans, les ordis, c'est vraiment ce qu'il y a de mieux pour les apprenants. La sécurité et la disponibilité du matériel aussi. Il y a même eu un audit du bâtiment et de notre réseau informatique. C’est un partenariat qui nous a fait grandir parce qu’au début de Simplon nous sommes un peu partis en mode « à l'arrache », mais quand tu fais un truc avec Apple, c’est du sérieux, ce mode de fonctionnement n'existe pas avec eux. En cinq ans de partenariat, nous avons donc grandi avec ce programme qui est hyper qualitatif.

Les formateurs de Simplon sont des développeurs iOS indépendants. © Apple

Que se passe-t-il en sortie de formation ?

Ça a dû arriver que des apprenants, à la fin des quatre semaines de l’Apple Foundation Program, n'aient pas le niveau, mais il n'y en a pas eu beaucoup. Après, il y a des élèves qui s’arrêtent au bout de quatre semaines, et qui se disent : « c'était super, mais en fait, ce n'est pas ça qu'il me faut ». Le but de ce programme est de déclencher des vocations. Mais la plupart des gens qui ont fait les quatre semaines continuent. Ils refont quatre semaines avec le programme Extended, ou ils continuent sur une autre formation. Et s’ils deviennent vraiment accros aux outils de notre partenaire, il y a ensuite l’Advanced Apple Foundation Program où c’est cinq mois de cours intensifs et douze mois d'alternance. Et quand ils nous quittent, nous surveillons ce qu’ils deviennent, jusqu'à 24 mois après leur envol. Il y a un suivi très précis des apprenants.

« Avec un passeport comme celui-là, tu peux travailler dans plein de pays, les barrières n’existent plus »

Y-a-t-il des prérequis pour intégrer un tel programme chez Simplon ?

C'est très intensif. Il ne faut pas avoir de problèmes de logement ni de soucis de santé. Nous regardons ça au moment de l’inscription, ce qui ne nous empêche pas d’accueillir des gens en situation de handicap. Apple est assez discret sur le sujet, mais il y a aussi des bourses qui sont distribuées pour rejoindre l’Apple Developer Academy à Naples.

Les formateurs de Simplon sont des développeurs iOS indépendants. © Apple

Quels sont les débouchés ?

Il y a un taux de satisfaction sur ce programme qui est supérieur à celui de la moyenne de Simplon. Environ 50% des inscrits au programme Apple Foundation poursuivent le cursus. Et derrière, nous avons des élèves qui trouvent des postes dans des entreprises comme Decathlon, Orange, Dailymotion, Molotov TV, Netatmo… Mais aussi dans des sociétés de services du numérique (ESN) et des agences Web spécialisées sur le mobile, beaucoup. Nous avons des élèves qui ont plongé dans le marché de la réalité virtuelle (VR). C'est très éclectique, au final. Ce qui est aussi intéressant avec ces métiers-là, c’est que tu peux les exercer à distance, en remote, quand tu es freelance... Enfin, avec un passeport comme celui-là, tu peux travailler dans plein de pays, les barrières n’existent plus.

« Nos élèves doivent […] pouvoir propulser leurs apps dans tout l'écosystème Apple. »

Comment la formation s'adapte-t-elle aux nouveaux produits et innovations d’Apple ?

Apple conçoit des langages et des méthodologies qui sont exploitables sur leur écosystème et tous leurs appareils. La partie montres connectées (Apple Watch) a par exemple aujourd’hui son propre framework dans le programme. En ce qui concerne le casque Vision Pro, pour l'instant, il n'y a pas de module spécial, mais ça ne devrait pas tarder. Nos apprenants ont accès à tous les outils pour développer sur l'ensemble de l'écosystème Apple. Dès qu'il y a de nouveaux produits qui sortent (Mac, iPhone, Watch, iPad, etc.), nous les recevons ici pour les tester. Nos élèves doivent connaître parfaitement les derniers appareils de la marque et pouvoir propulser leurs apps dans tout l'écosystème Apple.

Et qui donne les cours ?

Ce sont des freelances. Nous nous sommes fait un point d'honneur à ne pas faire appel à des formateurs de métier. Nous voulons des gens qui connaissent le métier et qui sont de vrais développeurs iOS, et qui maîtrisent la méthode pédagogique d'Apple et Simplon pour transmettre leur savoir. Ils sont tous travailleurs indépendants. Ils savent faire de la prod' et déployer des apps. Nos formateurs sont opérationnels, ils sont à jour sur les technos et motivés. Ils connaissent les tendances marketing du moment, sont familiers avec la monétisation et tous les aspects du business. Ils savent ce qu’attendent les clients. Il n'y a pas de formateur en CDI chez Simplon, qui ne verrait plus jamais un client et ne ferait plus de déploiements.

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