Une nouvelle vague d'attaques technologiques frappe le Liban. Après les bipeurs, ce sont des talkies-walkies qui ont explosé mercredi, faisant 9 morts et plus de 300 blessés. Le Hezbollah accuse une nouvelle fois Israël.
Le Liban est frappé par une série d'attaques inédites et assez exceptionnelles, qui visent les moyens de communication du Hezbollah. Après l'explosion simultanée de centaines de bipeurs mardi, causant la mort de 12 personnes et faisant quelque 2 750 blessés, une nouvelle vague d'explosions a cette fois touché des talkies-walkies mercredi. Ces attaques, attribuées à Israël par le mouvement chiite, soulèvent de lourdes inquiétudes quant à l'escalade du conflit au Proche-Orient.
Des talkies-walkies explosent au Liban, au lendemain de l'attaque des bipeurs
Les explosions de talkies-walkies, survenues mercredi 18 septembre dans la banlieue nord de Beyrouth, dans l'est et dans le sud du pays, ont au moins fait 9 morts et plus de 300 blessés selon le ministère de la Santé libanais. Ces détonations étaient une nouvelle fois coordonnées, puisqu'elles ont eu lieu dans plusieurs régions du pays.
Cette nouvelle et sanglante attaque soulève plus que jamais des questions sur la sécurité des équipements de communication utilisés par le Hezbollah. Le mouvement islamiste avait privilégié ces technologies, jugées plus sûres que les téléphones portables, pour éviter les interceptions et le piratage.
L'utilisation d'objets du quotidien comme armes pose de gros défis en matière de sécurité. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui s'est dit alarmé par ces deux épisodes consécutifs, a insisté mercredi sur l'importance d'un « contrôle efficace des objets civils » pour éviter leur transformation en armes.
Un distributeur hongrois dans le collimateur des autorités libanaises
On sait aujourd'hui que la première salve, celle qui a fait exploser les bipeurs, serait liée à une société hongroise, BAC Consulting KFT, qui aurait fabriqué puis distribué les appareils utilisés par le Hezbollah, comme l'affirme le fabricant originel taïwanais Gold Apollo. La société taïwanaise a autorisé BAC à utiliser sa marque, mais nie toute responsabilité dans la conception et la fabrication des produits incriminés.
Le Hezbollah a en tout cas formellement accusé Israël d'être à l'origine de ces attaques. Le mouvement a affirmé qu'il « continuera » ses opérations de soutien à Gaza malgré ces événements, ce qui laisse évidemment craindre une escalade du conflit dans la région. L'Iran, allié du Hezbollah, a de son côté condamné ces attaques, qu'il compare à une « tuerie de masse ». Cette réaction de Téhéran illustre d'autant plus les tensions croissantes entre les différents acteurs régionaux.
Les États-Unis, par la voix du secrétaire d'État Antony Blinken, ont pour leur part nié toute implication dans ces attaques. Washington essaie tant bien que mal de maintenir un équilibre délicat dans ses relations au Proche-Orient. Il sera bien difficile de répondre à cet objectif.
Source : CNN