Le déploiement d'iOS 18 signe l'arrivée du protocole RCS sur l'iPhone. Une nouvelle saluée par Tom Van Pelt, directeur technique du consortium GSMA, qui représente les intérêts des opérateurs de réseaux mobiles à l'échelle mondiale et, surtout, à l'origine du RCS. Dans un communiqué, il explique que le chiffrement de bout en bout constitue la prochaine étape vers l'adoption à grande échelle de ce standard. Cela constituerait une évolution majeure.
Successeur du SMS, le RCS, pour « Rich Communication Services », a été pensé pour faire face à l'émergence des messageries instantanées, qui offrent une expérience utilisateur plus moderne. Reposant sur les réseaux de données mobiles ou le Wi-Fi, le protocole intègre des fonctionnalités telles qu'un accusé de réception, un nombre de caractères illimité, la possibilité de créer des discussions groupées ou d'avoir recours à des appels audio ou vidéo.
Si Google a rapidement sauté le pas en faisant passer Android au standard RCS, Apple s'y est longtemps opposée. Une manière de maintenir une distinction nette entre l'utilisation de sa messagerie maison iMessage et les discussions par SMS avec les smartphones d'autres marques. La marque à la pomme a finalement cédé, non pas face à la pression de Google, mais surtout pour se conformer au Digital Markets Act, législation européenne qui prévoit des amendes juteuses pour les comportements anticoncurrentiels.
Prochaine étape : le chiffrement de bout en bout
« Ce lancement est l'aboutissement d'années de collaboration entre les opérateurs de téléphonie mobile, les fabricants d'appareils et les fournisseurs de technologie. Il représente un pas en avant dans la mise à disposition de la messagerie RCS, riche en fonctionnalités, à un plus grand nombre d'utilisateurs, à la fois sur iOS et Android », se félicite Tom Van Pelt dans un communiqué de presse.
Le dirigeant a profité de l'occasion pour annoncer que la « prochaine étape importante » de GSMA était le déploiement du chiffrement de bout en bout au sein du RCS. Cet objectif présente d'importants défis techniques, car il garantit que seuls l'expéditeur et le destinataire puissent lire les messages. Ni les fournisseurs de services, ni les opérateurs, ni même les fabricants des appareils ne peuvent accéder à leur contenu.
« Il s'agira du premier déploiement d'un cryptage de messagerie normalisé et interopérable entre différentes plateformes informatiques, qui permettra de relever des défis techniques importants tels que la fédération de clés et l'appartenance à un groupe renforcée par la cryptographie », poursuit Van Pelt.
Une protection renforcée
« Les utilisateurs bénéficieront d'une protection renforcée contre les escroqueries, les fraudes et autres menaces pour la sécurité », indique le dirigeant. Car en plus de permettre aux interlocuteurs d'échanger des informations sensibles avec une confiance accrue, le chiffrement de bout en bout rend beaucoup plus difficile pour un attaquant de se faire passer pour un contact légitime. Une avancée bienvenue à l'heure où les attaques au phishing sont légion.
Cela marquerait une véritable percée par rapport aux messages SMS, qui ne sont pas du tout sécurisés et qui sont vulnérables aux interceptions.
16 septembre 2024 à 16h00
Source : GSMA